Halte aux piqûres : les maladies transmises par les moustiques sont en hausse au Canada

Saison des moustiques égale risque accru

L’été est la saison des moustiques au Canada, et la prévention des piqûres est plus importante que jamais. Dans les années à venir, les Canadiens feront vraisemblablement face à un risque accru de maladies transmises par les moustiques, comme le virus du Nil occidental, à cause des changements climatiques. Les scientifiques du Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l’Agence de la santé publique du Canada expliquent comment le réchauffement des températures, les changements observés en pluviométrie et la diminution du nombre de jours de gel au Canada créent un milieu idéal où les moustiques peuvent vivre, se reproduire et transmettre des maladies.

Amélioration de la surveillance des moustiques grâce à des scientifiques canadiens

Le LNM effectue la surveillance des moustiques, établit des diagnostics et étudie l’émergence des maladies transmises par des moustiques au Canada dans le but de protéger la santé de la population canadienne. Robbin Lindsay, chercheur scientifique principal au LNM, surveille la propagation du virus du Nil occidental et d’autres maladies transmises par des moustiques partout en Amérique du Nord.

« La prolifération des moustiques est dictée par les tendances météorologiques », explique M. Lindsay. « La variabilité des conditions météorologiques peut donner lieu à une propagation vers le nord des maladies transmises par des moustiques, ce qui pourrait éventuellement faciliter l’expansion de l’aire de répartition de nouvelles espèces de moustiques qui sont porteurs de maladies exotiques comme le virus Zika, la dengue ou le chikungunya. »

Le LNM et les autorités provinciales et territoriales de la santé travaillent de concert pour assurer une surveillance hebdomadaire des moustiques afin d’évaluer régulièrement le risque de maladies transmises par des moustiques au Canada. Alors que les changements climatiques se font sentir au pays, M. Lindsay croit qu’un outil de prévision, comme les cartes des zones à risque, est la prochaine étape en matière de surveillance des moustiques.

Le Dr Nicholas Ogden, directeur de la Division des sciences des risques pour la santé publique au sein du LNM, travaille avec son équipe à l’élaboration de méthodes de prévision, un peu comme les prévisions météorologiques, qui permettront de savoir où et quand il y aura un risque accru de prolifération de moustiques. L’outil de prévision des maladies transmises par des moustiques évaluera le risque en fonction de l’emplacement géographique, de l’environnement (milieu rural ou urbain) et des récentes tendances climatiques.

« Les alertes pourraient inciter les gens à prendre des mesures contre les moustiques lorsque le risque est élevé dans leur région », dit le Dr Ogden. « Une meilleure surveillance des moustiques nous aidera à établir un délai de mise en œuvre pour ces campagnes de sensibilisation. »

L’équipe espère pouvoir offrir ce service aux Canadiens au cours des prochaines années, car le risque de maladies endémiques transmises par les moustiques continue d’augmenter au Canada.

Halte aux piqûres : la prévention des moustiques est un pas dans la bonne direction

La majorité des expositions aux maladies transmises par des moustiques causent des maladies bénignes ou asymptomatiques, mais il arrive parfois, quoique rarement, qu’elles entraînent des symptômes plus graves, comme la paralysie ou un trouble neurologique.

Il n’existe aucun vaccin ou traitement précis contre les maladies transmises par des moustiques, alors la réduction de l’habitat des moustiques et des risques liés aux piqûres de moustiques est le meilleur moyen de prévenir l’infection.

Les moustiques se développent en eau stagnante ou quasi stagnante et certains pondent leurs œufs sur la surface de l’eau. Aux stades larvaire et nymphal, les moustiques vivent dans ces milieux d’eau calme pour une période allant de sept jours à plusieurs mois. Il est important d’empêcher les moustiques de proliférer près de votre maison en éliminant l’eau stagnante.

Dans la plupart des régions du Canada, les moustiques sont présents de mai à septembre. Ils peuvent piquer à n’importe quelle heure de la journée, mais ils sont plus actifs entre le coucher du soleil et l’aube. Les Canadiens sont incités à se protéger en couvrant la peau exposée (p. ex. porter des pantalons longs et des chandails, des chemises ou des blouses amples à manches longues) et en utilisant du chasse-moustiques qui contient du DEET ou de l’icaridine.

Pour obtenir de plus amples renseignements, rendez-vous au : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/conseils-pour-controle-parasites/moustiques.html