Mary-Lynn Dickson

Directrice, Programme UNCLOS
Ressources naturelles Canada

Transcription

Si nos limites extérieures sont acceptées, nous croyons qu’il sera possible d’ajouter environ deux millions de kilomètres carrés au Canada, ce qui représente une superficie équivalente à trois, trois provinces des Prairies. Je dirige le programme UNCLOS et je travaille avec des équipes de scientifiques et de techniciens. Je supervise la gestion courante du programme pour la Commission géologique du Canada. Je m’occupe de la planification stratégique et de l’organisation d’expéditions, et ma principale responsabilité est de veiller à ce que le Canada puisse soumettre sa demande relativement à l’océan Arctique et à l’océan Atlantique à la Commission des limites du plateau continental.

À mon avis, le meilleur aspect de mon travail est de pouvoir aller en mer. De travailler avec mes techniciens, mes géologues et mes scientifiques et de recueillir des données dans l’océan Arctique. Je suis d’abord et avant tout une océanographe de terrain, et partir travailler avec une équipe après avoir planifié pendant des mois et des mois une expédition m’enthousiasme au plus haut point. L’équipe que nous avons réunie est composée de techniciens et de scientifiques figurant parmi les meilleurs au monde. Notre équipe est extrêmement efficace. Nous avons eu très peu de temps libre en raison de pannes et de bris d’équipement. Il faut comprendre que nous remorquons de l’équipement sur une surface d’eau recouverte de glace. Il y a des morceaux de glace qui font de trois à quatre mètres d’épaisseur, et nous arrivons tout de même à déployer l’équipement, à le remorquer et ensuite à le récupérer sans rien endommager. L’océan Arctique est le plus petit océan au monde, mais c’est certainement celui qui et le moins étudié. Toutes les données que nous recueillons sont nouvelles, et il est probable que personne ne les ait jamais examinées auparavant.

L’expédition polaire canadienne 2015 était dirigée par Mme Sonya Dehler. Elle était notre scientifique en chef. Elle était responsable de l’atteinte des objectifs généraux du projet pendant notre séjour en mer. Je peux affirmer qu’elle a été l’un des meilleurs scientifiques en chef avec qui j’ai navigué au cours de ma carrière.

Voyager sur le Louis St. Laurent, ce prestigieux super-brise-glace canadien, est une expérience inoubliable. Voir ce bâtiment progresser dans une couche de glace de trois à quatre mètres d’épaisseur comme un couteau tiède dans une motte de beurre est exaltant. Les travaux que nous effectuons s’inscrivent dans le cadre des efforts de la Commission géologique du Canada. Une de mes citations préférées est la suivante : «Tout au long de son histoire, la Commission géologique du Canada a su allier la pratique avec l’excellence scientifique ». Je crois que les travaux que nous réalisons s’appuient sur cette expérience, et j’espère que l’héritage que nous laissons inspirera les futures générations de spécialistes en géologie marine.

 

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