Lisa Loseto

Chercheuse à Pêches et Océans Canada, Lisa parle de l'importance de la surveillance et de la participation communautaires, et décrit son travail auprès des bélugas afin d’évaluer la santé des écosystèmes dans les communautés du Nord.

Transcription : Lisa Loseto

Je m’appelle Lisa Loseto. Je travaille à Pêches et Océans Canada et je suis directrice de section. Mes recherches sont axées sur la santé du béluga dans l’Arctique de l’Ouest.

Le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord est important pour moi et pour mes recherches, car il me permet de répondre à des questions importantes qui préoccupent vraiment les résidants du Nord. Plus important encore, il renforce le lien, celui qu’on s’attend à créer avec les gens du Nord, en plus de favoriser une étroite collaboration avec les collectivités pour mieux comprendre les contaminants ainsi que la santé des écosystèmes à une échelle plus vaste.

Ce n’est pas tant mon amour pour les baleines qui me motivent que mon amour pour ce qu’elles représentent. Il s’agit d’une partie intégrante de la culture communautaire et du mode de vie, ce qui, pour moi, montre la santé d’un écosystème. Bref, une baleine en santé représente un écosystème en santé. Voilà pourquoi il s’agit d’un sujet d’étude idéal. La baleine est liée à la collectivité et à la culture. Elle nous en apprend énormément.

J’ai commencé à faire des recherches dans l’Arctique avant d’obtenir mon diplôme d’études supérieures. J’étudiais les contaminants, tant dans les sols que dans les eaux, et je travaillais alors avec beaucoup de membres de la collectivité. Ces derniers avaient des questions sur la nourriture qu’ils consommaient. Les membres de la collectivité sont pour moi une équipe de recherche, des partenaires, des collaborateurs. Nous discutons des préoccupations qu’ils ont, de ce que je vois. Nous tentons d’agencer tous ces éléments.

Tous nos échantillons sont recueillis dans le cadre de programmes de récolte. Les collectivités de la région désignée des Inuvialuit chassent le béluga. C’est donc là que se trouve la base de notre collecte d’échantillons et que nous les prélevons afin d’analyser leur taux de mercure ainsi que d’autres indicateurs de santé pour avoir un aperçu de ce qui se produit sur le terrain. Bref, il n’y a pas de programme sans les collectivités, sans leur savoir, sans leur aide et sans ces échantillons.

En matière de surveillance communautaire, la voie de l’avenir est que les collectivités dirigent les programmes selon leurs propres idées et préoccupations en partenariat avec les chercheurs, qui demanderont à leurs membres d’effectuer des recherches. Il faut intégrer les jeunes et les aînés pour qu’ils transfèrent ce savoir aux scientifiques et nous donner le pouvoir de créer et de diriger une équipe de surveillance communautaire.

L’Arctique est réellement vaste. Et les scientifiques, surtout pas moi seule, ne peuvent couvrir ce type de territoire ni posséder le genre de savoir que les résidants du Nord ont accumulé depuis des centaines d’années. Il est donc normal que les collectivités assument la direction des programmes de recherche.

Biographie

Lisa Loseto est chercheuse scientifique à la Division de la recherche aquatique de l'Arctique à Pêches et Océans Canada. Lisa travaille au PLCN depuis le début des années 2000 lorsqu’elle elle a fait ses recherches doctorales sur le béluga du delta du Mackenzie. Lisa dirige à présent des travaux de recherche et de surveillance sur les contaminants chez le béluga avec la coopération de collectivités de la Région désignée des Inuvialuit.

 

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