David Mosher

Gestionnaire de project, Programme UNCLOS
Ressources naturelles Canada

Assistez à la découverte d'un mont sous-marin, apprenez ce qui motive les gens à se rendre en Arctique, et découvrez le plus grand défi à relever à bord des navires de recherche.

Transcription

L’Arctique attire deux types de personnes : celles qui s’y rendent et n’en reviennent jamais et celles qui y vont, tombent en amour avec la région et passent le reste de leur carrière à chercher des façons d’y retourner. Je dirais que j’ai débuté par un emploi d’étudiant en Arctique, vivant sur la glace, ce qui me porte à croire que je fais partie de la deuxième catégorie, puisque je cherche constamment des façons d’y retourner.

Cette recherche est importante pour le Canada pour différentes raisons. En fait, le travail dans l’Arctique représente en quelque sorte l’ultime phase de l’exploration arctique qui remonte à plusieurs siècles. Il est donc excitant d’en faire partie. Mais pour le pays, bien sûr, nous repoussons les nouvelles limites extérieures du Canada, ce qui, à un certain moment dans le temps, sera considéré comme un fait très historique, je l’espère.

Le travail dans l’Arctique fut, en réalité, une occasion tout à fait unique. Avant tout, aucun navire ne s’était aventuré dans bon nombre de ces endroits que nous avions visités auparavant et peu de données scientifiques avaient été colligées dans ces eaux. Il s’agit vraiment d’un univers peu exploré, de sorte qu’aucun scientifique ne reste indifférent lorsqu’il doit s’aventurer dans un endroit que personne encore n’a encore découvert.

J’ai commencé à participer au projet de l’UNCLOS en 2008. Au début, au sein de l’UNCLOS, j’avais le rôle de chercheur principal sur le Louis-St-Laurent, alors que je devais mener le navire jusque dans l’Arctique. J’assumais également un rôle considérable en tant qu’auteur de la proposition relative à l’Atlantique grâce à mon expérience sur cet océan. Je travaille sur la marge continentale de l’Atlantique depuis la fin de mes études. Lorsqu’un État ratifie le traité, soit la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS), il jouit automatiquement d’un droit souverain sur le territoire qui s’étend automatiquement de la côte jusqu’à la limite de 200 milles marins. Ce territoire peut passer de 200 milles marins à 350 milles marins, et parfois même plus, si les conditions géologiques, hydrographiques et bathymétriques le permettent. Nous allons donc prendre les mesures nécessaires afin d’étendre notre marge continentale au-delà de 200 milles marins.

J’ai également à cœur tout l’aspect technologique. Nous avons utilisé les technologies que nous connaissons passablement, mais nous avons dû les adapter de façon à pouvoir les utiliser dans la glace.

Les expériences sont si nombreuses. Autrement dit, chaque jour apporte quelque chose de nouveau et de palpitant. Je crois qu’un des événements les plus excitants fut la découverte d’un nouveau mont sous-marin, une montagne sous l’eau qu’on n’avait encore jamais découverte. Ce fut vraiment à la demande des Américains, c’est pourquoi nous l’avons baptisée (nom du mont sous-marin), ce qui signifie « Mont marin de la collaboration » dans la langue Inuipaq de l’Alaska.

Comme vous pouvez l’imaginer, l’aspect logistique de toute expédition d’envergure comme celle-ci est immense et extrêmement important. Ainsi, une équipe complète de personnes possédant une expérience des plus diversifiées s’occupe de l’aspect logistique d’une telle expédition. Nous savons ce qu’il faut apporter pour effectuer le travail et l’expertise dont nous avons besoin. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit là d’un aspect très important de la tâche. Il nous est tout simplement impossible de nous rendre dans un Canadian Tire pour acheter un écrou et un boulon lorsqu’on en a besoin. Tout doit se trouver à bord ou il faut le fabriquer à bord si on ne l’a pas.