Édition 15, avril 2016

Pathologie

Entomologie

Botanique

Biotechnologie


Remerciements

Merci aux employés suivants de l’Agence canadienne d’inspection des aliments qui ont contribué à cette édition de Survol - science des végétaux : K. Castro, J. Dalton, M. Damus, B. Day, J.-F. Dubuc, V. Grebennikov, D. Holden, W. Laviolette, D. Levac, A. Sissons, C. Wilson et L. Vyvey.


Pathologie

Nouvel organisme nuisible : Détection d’un nouveau chancre attaquant le peuplier en Europe et en Asie

En 2009, une nouvelle maladie a été détectée chez des peupliers (Populus x euramericana) en Hongrie. Les principaux symptômes de la maladie sont la formation de fissures verticales dans l’écorce des sujets infectés et le suintement d’un exsudat brun collant à partir des chancres. Une bactérie a été isolée des exsudats et appelée Lonsdalea quercina subsp. populi (Tóth et al., 2013). Un article publié dans la revue Plant Disease indique que cette bactérie a également été isolée chez des Populus x euramericana en Chine. Les sujets infectés présentaient des chancres de l’écorce et des exsudats blancs spumeux; des sujets gravement infectés sont même morts (Li et al., 2014).

Une espèce étroitement apparentée, le Lonsdalea quercina subsp. quercina, a été identifiée comme l’agent causal d’une maladie appelée “drippy nut disease” chez le chêne aux États-Unis (Brady et al., 2012). Aucune mention pouvant laisser croire que l’une ou l’autre de ces deux bactéries pourrait être présente au Canada n’a été trouvée dans la littérature scientifique.

SOURCES : Brady C.L., Cleenwerck I., Denman S., Venter S.N., Rodríguez-Palenzuela P., Coutinho T.A. et De Vos P. (2012) Proposal to reclassify Brenneria quercina (Hildebrand & Schroth 1967) Hauben et al. 1999 into a novel genus, Lonsdalea gen. nov., as Lonsdalea quercina comb. nov., descriptions of Lonsdalea quercina subsp. Quercina comb. nov., Lonsdalea quercina subsp. Iberica subsp. nov., and Lonsdalea quercina subsp. Britannica subsp. nov., emendation of the description of the genus Brenneria, reclassification of Dickeya dieffenbachiae as Dickeya dadantii subsp. Dieffenbachiae comb. nov., and emendation of the description of Dickeya dadantii. International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology.62: 1592–1602.

Li, Y., He, W., Ren, F., Guo, L., Chang, J., Cleenwerck, I. Ma, Y. et Wang, H. (2014) A Canker Disease of Populus x euramericana in China caused by Lonsdalea quercina subsp. populi. Plant Disease 98(3): 368-378 DOI 10.1094/PDIS-01-13-0115-RE.

Tóth, T., Lakatos, T. et Koltay, A. (2013) Lonsdalea quercina subsp. populi subsp. nov., isolated from bark canker of poplar trees. International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology 63: 2309-2313 DOI 10.1099/ijs.0.042911-0.

 

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Mise à jour : Détection du 'Candidatus Phytoplasma prunorum' (enroulement chlorotique de l'abricotier) dans des vergers d’abricotiers en République tchèque

Les auteurs d’une étude récente font le point sur le statut du 'Candidatus Phytoplasma prunorum' (enroulement chlorotique de l'abricotier) en République tchèque, où la maladie a été décelée pour la première fois il y a plus de 15 ans. Les données de surveillance à long terme du 'Candidatus Phytoplasma prunorum' dans les vergers démontrent que la maladie est une source de préoccupation croissante pour les producteurs. Un taux d’infection de 50 % et un taux de mortalité moyen de 30 % (jusqu’à 40 % chez les jeunes arbres) sont observés dans les vergers d’abricotiers, même dans ceux où des arbres certifiés sont plantés. Les symptômes de la maladie sont passablement variables, mais le symptôme le plus fréquemment observé chez les abricotiers durant cette étude était l’enroulement chlorotique des feuilles.

Le 'Candidatus Phytoplasma prunorum' est reconnu comme présent dans la plupart des pays européens et inflige des pertes importantes dans les vergers d’abricotiers, de pêchers et de pruniers japonais. Il est considéré comme un organisme de quarantaine au Canada.

SOURCE : Nečas, T., Ondrásek, I. et Krska, B. (2015) 'Candidatus Phytoplasma prunorum' (European stone fruit yellow) - a pathogen spreading uncontrollably in apricot orchards in the Czech Republic. Acta Hortic 1105: 131-136 DOI: 10.17660/ActaHortic.2015.1105.19.

 

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Entomologie

Mise à jour : Frênes résistants à l’agrile du frêne

L’agrile du frêne (Agrilus planipennis) (Coleoptera: Buprestidae) est un organisme de quarantaine réglementé au Canada, mais il est pour l’instant présent uniquement dans certaines régions de l’Ontario et de l’est du Québec. Des mesures interdisant le déplacement de matériel de frêne et de bois de chauffage ont été mises en place pour freiner la propagation du ravageur et « gagner du temps » en attendant que les études sur la résistance des frênes au ravageur débouchent sur la mise au point de traitements susceptibles d’entraver davantage la dispersion du ravageur ou de préserver des arbres de grande valeur.

Villari et al. (2016) ont récemment passé en revue la littérature existante afin d’analyser les mécanismes sous-tendant la variation interspécifique et intraspécifique de la résistance des frênes à l’agrile du frêne. Au terme de cette revue de la littérature, les constats suivants s’imposent :

Les auteurs font état d’une découverte intrigante, celle d’une très petite proportion de frênes rouges qui ont survécu aux attaques de l’agrile du frêne dans des peuplements gravement infestés. Cette découverte donne à croire que ces « frênes persistants » pourraient constituer une source de matériel pour l’étude des caractères de résistance. Dans le cadre d’une étude récente, Koch et al. (2015) ont évalué la variation intraspécifique chez les « frênes persistants » susmentionnés dans le but de déterminer les caractères particuliers ou les phénotypes probablement associés à une capacité accrue à survivre à une infestation par l’agrile du frêne. Trois sélections ont été significativement moins attaquées par les agriles adultes cherchant à s’alimenter, mais aucun composé foliaire volatile particulier n’a été associé à cette réduction de préférence, et des différences significatives liées au développement larvaire ont été relevées chez deux sélections. Les résultats révèlent que plusieurs mécanismes sont vraisemblablement responsables de la résistance exprimée par certains frênes. Koch et al. (2015) recommandent de poursuivre la surveillance et de préserver les frênes qui satisfont aux critères des « frênes persistants » et qui pourraient mener à la découverte de nouvelles sélections d’espèces de frênes nord-américaines résistantes à l’agrile du frêne et à l’identification des sources de gènes de résistance pour les programmes de sélection.

SOURCES: Chakraborty, S., Whitehill, J.G.A., Hill, A.L., Opiyo, S.O., Cipollini, D., Herms, D.A. et Bonello, P. (2014) Effects of water availability on emerald ash borer larval performance and phloem phenolics of Manchurian and black ash. Plant, Cell and Environment 37: 1009-1021.

Koch, J.L., Carey, D.W., Mason, M.E., Poland, T.M. et Knight, K.S. (2015) Intraspecific variation in Fraxinus pennsylvanica responses to emerald ash borer (Agrilus planipennis). New Forests 46: 995-1011.

Villari, C., Herms, D. A., Whitehill, J. G., Cipollini, D. et Bonello, P. (2016) Progress and gaps in understanding mechanisms of ash tree resistance to emerald ash borer, a model for wood-boring insects that kill angiosperms. New Phytologist 209: 63-79.

Whitehill, J.G.A., Rigsby, C.M. Cipollini, D., Herms, D.A. et Bonello, P. (2014) Decreased emergence of emerald ash borer from ash treated with methyl jasmonate is associated with induction of general defense traits and the toxic phenolic compound verbascoside. Oecologia 176: 1047-1059.

 

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Nouvel organisme nuisible : L’Agrilus ribesi, présent mais non détecté en Amérique du Nord depuis un siècle

La présence en Amérique du Nord de l’espèce eurasienne Agrilus ribesi a été mentionnée pour la première fois par Jendek et al. (2015). Cette espèce est maintenant présumée responsable des dommages infligés aux gadelliers et groseilliers (Ribes spp.) en Ontario, antérieurement attribués à l’A. cuprescens (Garlick, 1940). Cette découverte origine de la mention par Garlick du gadellier noir (ou cassissier), du gadellier rouge et d’autres Ribes spp. comme plantes hôtes de l’A. cuprescens en Ontario, lesquelles ne figuraient pas parmi les espèces citées comme telles dans la liste plus récente des plantes hôtes vérifiées (Jendek, 2003; Jendek et Poláková, 2014). La biologie de l’A. cuprescens, ravageur notoire des Rubus spp. et Rosa spp., est bien documentée, mais le développement de l’espèce à partir de Ribes spp. n’a jamais été confirmé. Un examen critique de tous les spécimens d’A. cuprescens conservés dans la Collection nationale canadienne a révélé que 16 d’entre eux étaient en réalité des A. ribesi.

Dans l’article qu’ils ont publié récemment, Jendek et al. (2015) présentent des caractères morphologiques distinctifs pour les deux espèces d’Agrilus ainsi que les codes-barres d’ADN de quatre espèces d’Agrilus exotiques établies en Amérique du Nord (A. ribesi, A. cuprescens, A. planipennis et A. sulcicollis) permettant leur identification sur la base de leur ADN. La faible variabilité génétique observée chez les populations nord-américaines de l’A. cuprescens et de l’A. ribesi donne à croire que la présence de ces deux espèces en Amérique du Nord résulte dans chaque cas d’une introduction unique.

SOURCES : Garlick, W.G. (1940) Notes on the rose stem girdler, Agrilus communis rubicola Abeille. Canadian Entomologist. 72: 21-23.

Jendek, E. (2003) Revision of Agrilus cuprescens (Ménétriés, 1832) and related species (Coleoptera: Buprestidae). Zootaxa 317: 1-22.

Jendek, E., Grebennikov, V. et Bocak, L. (2015) Undetected for a century: Palaearctic Agrilus ribesi Schaefer (Coleoptera: Buprestidae) on currant in North America, with adult morphology, larval biology and DNA barcode. Zootaxa 4034(1): 112-126.

Jendek, E. et Poláková, J. (2014) Host plants of world Agrilus (Coleoptera: Buprestidae). A critical review. Springer, Berlin, 706 pp.

 

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Nouvel hôte : Ajout des poivrons de serre à la liste des hôtes du Bactra bactrana, une enrouleuse associée aux Cypéracées

Dans un article récent, Roditakis et al. 2015 associent pour la première fois le Bactra bactrana (Lepidotpera: Tortricidae) au poivron (Capsicum annuum) sur la base d’une infestation détectée dans deux serres dans le sud de la Crète, en Grèce. Les symptômes associés à l’alimentation larvaire des chenilles rappelaient les dommages infligés par des espèces qui se nourrissent à l’intérieur des fruits et comprenaient de petites perforations pratiquées à la surface des poivrons et des dommages internes. Étant donné l’ampleur des taux d’infestation des fruits observés dans les deux serres (30 % et 15 %), le B. bactrana peut être considéré comme un ravageur potentiel du poivron. Les facteurs à l’origine de ce changement d’hôte important sont inconnus, car le B. bactrana est présent dans d’autres régions de l’Europe produisant des poivrons sans y causer de dommage.

D’autres espèces appartenant à ce genre ont été utilisées pour la lutte contre des mauvaises herbes. La présente découverte rappelle la nécessité d’évaluer de façon approfondie la gamme d’hôtes des organismes pressentis à titre d’agents de lutte biologique avant de procéder à leur lâcher dans leur contrée d’adoption. Bien que certaines associations soient imprévisibles, il importe d’inclure dans ces essais les plantes d’hôtes présentant une importance économique certaine, même si la gamme d’hôtes connue de l’agent de lutte biologique considéré est étroite.

SOURCE : Roditakis, E., Morin, S. et Baixeras, J. (2015) Is Bactra bactrana (Kennel, 1901) a novel pest of sweet peppers? Bulletin of Entomological Research 1-7 DOI:10.1017/S0007485315000917.

 

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Botanique

Première mention : Détection d’une espèce parasite du genre Orobanche dans un champ commercial de tournesol aux États-Unis

En septembre 2014, la plante parasite des racines Orobanche ludoviciana a été découverte dans un champ commercial de tournesol, dans le comté de Kimball, dans le Nebraska. Cette mention représente le premier cas jamais signalé dans l’hémisphère occidental de parasitisme d’une production commerciale de tournesol par une espèce du genre Orobanche.

Les espèces du genre Orobanche sont des plantes parasites obligatoires qui établissent des connexions vasculaires avec les racines de leurs plantes hôtes et obtiennent ainsi les éléments nutritifs et l’eau dont ils ont besoin. L’O. cumana est un parasite dévastateur du tournesol bien connu et largement répandu en Europe. Pour sa part, l’O. ludoviciana est indigène en Amérique du Nord et largement réparti dans la région des Grandes Plaines. Au Canada, il se rencontre dans le sud de la Colombie-Britannique et des provinces des Prairies et est un parasite reconnu d’autres membres de la famille des Astéracées (en particulier des genres Ambrosia et Artemisia) (Scoggan, 1979). La plante, reconnaissable à ses tiges roses et à ses fleurs violettes, se dresse à partir de la base de sa plante hôte.

Dans le champ infesté, au Nebraska, environ 30 % des tournesols, répartis sur 25 % de la superficie totale du champ, étaient parasités par l’O. ludoviciana. Les sujets parasités étaient significativement plus petits et présentaient des capitules plus petits et des tiges plus fines que les sujets sains. Bien qu’on ignore si le parasite a eu un impact sur les rendements, cette découverte suscite des inquiétudes chez les producteurs de tournesol de la région des Grandes Plaines.

Le tournesol représente une part modeste mais néanmoins importante de la production agricole des Prairies canadiennes. Environ 35 000 ha sont affectés chaque année à la culture du tournesol, pour une production annuelle d’environ 67 000 tonnes de graines de tournesol (Statistique Canada, 2015). Les espèces du genre Orobanche sont réglementées au niveau générique en vertu de la Loi sur la protection des végétaux du Canada, mais l’O. ludoviciana fait exception parce qu’il s’agit d’une plante indigène au Canada. La détection précoce et, le cas échéant, la mise en place de mesures de lutte reposent sur une meilleure connaissance de cette espèce nuisible et de sa capacité de parasiter les cultures de tournesol.

SOURCES: Harveson, R. M., Nelson, A., Mathew, F. M. et Seiler, G. J. (2015) First report of Orobanche ludoviciana parasitizing sunflowers. Plant Health Progress doi:10.1094/PHP-BR-15-0043.

Scoggan, H. J. (1979) Flora of Canada. National Museums of Canada, Ottawa.

Statistics Canada. (2015) Tables by subject: Crops and horticulture. Field and special crops (en ligne). Disponible à l’adresse : http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-som/l01/ind01/l3_920_2024-eng.htm?hili_prim11 (consulté le 5 janvier 2016) (Également disponible en français : Statistique Canada. (2015) Tableaux par sujet : Cultures et horticulture. Grandes cultures et cultures spéciales. Disponible à l’adresse : http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-som/l02/ind01/l3_920_2024-fra.htm?hili_none).

 

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Voie d’entrée : Incidence des changements proposés à la gestion de l’eau de ballast sur la propagation de plantes et de phytoravageurs envahissants

L’eau de ballast est depuis longtemps reconnue comme un important vecteur de transport et d’introduction de nouvelles espèces envahissantes au Canada et ailleurs dans le monde. L’eau de ballast permet de gérer la stabilité et l’assiette des navires, mais comme son prélèvement et son rejet ont lieu à des endroits différents, elle peut faciliter le déplacement rapide d’espèces, parfois sur de grandes distances. L’eau de ballast est à l’origine de l’introduction au Canada d’un certain nombre d’espèces envahissantes nuisibles telles que la moule zébrée, la moule quagga, le gobie à taches noires et le cladocère épineux dans la région des Grands Lacs, ainsi que le crabe vert et le bigorneau dans les eaux côtières. L’eau de ballast et les sédiments peuvent également être vecteurs de plantes aquatiques et de plantes de milieux humides et des ravageurs et pathogènes qui leur sont associés.

Au Canada, des lignes directrices sur la gestion des eaux de ballast sont en place depuis les années 1980, et des règlements pris en application de la Loi sur la marine marchande du Canada sont en vigueur depuis 2006. La réglementation actuelle s’applique à tous les bâtiments canadiens où qu’ils soient, ainsi qu’aux bâtiments non canadiens naviguant dans les eaux de compétence canadienne. En vertu de cette réglementation, l’eau de ballast doit être traitée, renouvelée ou transbordée dans une installation de réception de l’eau de ballast ou conservée à bord des bâtiments, de manière à réduire au minimum la propagation d’organismes nuisibles. Le renouvellement de l’eau de ballast en pleine mer est de loin la méthode de gestion la plus couramment utilisée au Canada et ailleurs dans le monde. Cette méthode mise sur les différences liées aux conditions de l’eau (principalement la salinité) entre les points de ballastage et de déballastage. Par exemple, de nombreux bâtiments prélèvent et rejettent leur eau de ballast dans des ports situés en eau douce séparés par des zones de haute mer. Le renouvellement de l’eau de ballast en pleine mer expose les organismes d’eau douce à des concentrations de sel intolérables et réduit le risque d’invasion du fait qu’il se déroule dans des zones écologiquement différentes. Toutefois, la réglementation en vigueur et la pratique du renouvellement en pleine mer comportent certaines limites, en particulier dans le cas des bâtiments qui naviguent et renouvellent leur eau de ballast dans des systèmes marins présentant des niveaux de salinité similaires.

En 2010, le Canada a ratifié la Convention internationale pour le contrôle et la gestion des eaux de ballast et sédiments des navires de l’Organisation maritime internationale (OMI). Il s’agissait de la première tentative de mettre en place une loi internationale ayant force exécutoire sur la gestion de l’eau de ballast. La Convention entrera en vigueur douze mois suivant sa ratification par 30 États membres représentant au moins 35 % du tonnage marchand mondial (43 États représentant 32,54 % du tonnage ont actuellement ratifié la Convention). La Convention impose de nouvelles exigences relativement aux analyses qui doivent être effectuées à bord des navires et aux normes fondées sur les concentrations applicables aux rejets (« règle D-2 »), bien que l’efficacité d’un certain nombre de systèmes de traitement certifiés en vertu de ce programme ait été mise en cause. À l’heure actuelle, Transports Canada s’interroge sur la façon d’appliquer la règle D-2 de l’OMI, et la nature exacte et la date de l’entrée en vigueur des éventuelles nouvelles exigences applicables à la gestion de l’eau à l’échelle nationale demeurent à préciser. Entre-temps, Transport Canada a amorcé des discussions avec l’ACIA concernant les répercussions possibles de ces nouvelles exigences sur les risques associés aux plantes et aux organismes nuisibles attaquant les végétaux qui pourraient être transportés dans l’eau de ballast ou les sédiments qui y sont associés.

SOURCES : Cohen, A. N. et Dobbs, F. C. (2015)Failure of the public health testing program for ballast water treatment systems. Marine Pollution Bulletin 91(1): 29-34.

Mills, E. L., Leach, J. H., Carlton, J. T. et Secor, C. L. (1993)Exotic species in the Great Lakes: A history of biotic crises and anthropogenic introductions. Journal of Great Lakes Research 19(1): 1-54.

#Scriven, D. R., DiBacco, C., Locke, A. & Therriault, T. W. (2015) Ballast water management in Canada: A historical perspective and implications for the future. Marine Policy 59: 121-133.#

 

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Biotechnologie

Analyse : Perspectives mondiales pour les cultures des plantes génétiquement modifiées

Le développement et la culture de plantes génétiquement modifiées (GM) s’intensifient à l’échelle mondiale. La gamme de cultures GM est en pleine expansion à l’échelle mondiale, et ces changements ont une incidence sur le commerce international des produits agricoles. En 2008, le Centre commun de recherche (JRC) de la Commission européenne a procédé à un examen de la situation mondiale des cultures GM en développement (Stein et Rodríguez-Cerezo, 2009). Un document de suivi publié en janvier 2016 révèle que le nombre de produits GM a pratiquement doublé de 2008 à 2015 (Parisi et al., 2016).

La diversité des types de cultures et des caractères GM est en hausse à toutes les étapes de développement. Les types de cultures sont actuellement dominés par le maïs, le coton, le soja et le colza oléagineux. Toutefois, sous l’impulsion de la demande du marché, la production de combustibles liquides à partir de la biomasse et de produits industriels est en voie de devenir un sous-secteur important des cultures GM. Le riz et la pomme de terre sont également des cultures GM en plein essor, et les céréales, les fruits et les légumes sont également l’objet de travaux de développement au Brésil, en Inde et en Chine. En Inde et en Chine, le secteur public joue un rôle de plus en plus important dans le développement des cultures GM. De nouvelles entreprises de taille plus modeste émergent aux États-Unis, en Inde et dans d’autres régions de l’Asie. Même si la tolérance aux herbicides et aux insectes sont les caractères les plus dominants pour les cultures GM, on observe, dans le cas des caractères de tolérance aux herbicides, une transition du glyphosate et du glufosinate à d’autres matières actives telles que les sulfonylurées, le 2,4-D, dicamba, l’isoxaflutole et l’oxynil. Des caractères nouveaux et émergents sont développés partout dans le monde, en particulier en Asie, où l’on a mis au point une variété d’aubergine résistante aux insectes (Inde), une variété de peuplier résistante aux insectes (Chine) et une variété de haricot résistante aux virus (Indonésie). En Afrique, des efforts considérables sont investis dans le développement de nouvelles variétés présentant une tolérance aux insectes et aux maladies ou aux stress abiotiques (p. ex. sécheresse) et dans la biofortification de cultures destinées à la consommation humaine telles que les bananes, le dolique et le riz. La mise au point de plantes cultivées possédant plus d’une caractéristique agronomique améliorée est de plus en plus fréquente. La mise au point de telles plantes appelées « variétés à gènes empilés » peut se faire à l’aide d’outils moléculaires ou de méthodes de sélection classiques prévoyant le croisement d’au moins deux lignées végétales GM. On s’attend à ce que les variétés à gènes empilés jouent un rôle majeur dans le développement futur de nouvelles cultures GM. Malheureusement, le traitement réglementaire réservé aux variétés à gènes empilés diffère considérablement d’un pays à l’autre, et ces divergences peuvent mener à des autorisations asynchrones.

En bref, l’intensification générale actuelle du développement et de la production de cultures GM dans diverses régions du monde est appelée à se poursuivre. Il est donc très important de maintenir un dialogue international afin de réduire le plus possible les effets négatifs des autorisations asynchrones sur le commerce mondial des produits agricoles.

SOURCES : Parisi, C., Tillie, P. et Rodriguez-Cerezo, E. (2016) The global pipeline of GM crops out to 2020. Nature Biotechnology 34(1): 31-36.

Stein, A.J. et Rodríguez-Cerezo, E. (2009) The global pipeline of new GM crops. Implications of asynchronous approval for international trade. European Commission, Joint Research Centre.

 

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Nouvelle technologie : Contentieux de brevets portant sur la méthode CRISPR-Cas9

Nous faisons souvent allusion au grand potentiel des technologies émergentes, mais nous assistons rarement au passage rapide de ces technologies de la découverte à la commercialisation. Le système de manipulation génétique CRISPR va certainement à l’encontre de cette tendance. Destinée à l’origine à être utilisée pour modifier des séquences génétiques spécifiques in vitro, la méthode CRISPR a été utilisée avec succès depuis 2012 pour modifier des séquences génomiques in vivo de bactéries, de champignons, d’animaux et de végétaux. Une intense guerre de brevets portant sur cette technologie de base oppose maintenant des scientifiques de l’University of California, Berkley et du Broad Institute of MIT and Harvard. L’issue de ce litige aura une incidence sur les centaines de millions de dollars déjà investis par les entreprises engagées dans la mise au point de cette technologie.

Le conflit remonte au 15 mars 2013, alors que Jennifer Doudna et Emmanuelle Charpentier, respectivement de l’UC Berkley et du Max Plank Institute, ont déposé conjointement une demande de brevet pour la méthode CRISPR-Cas9 à l’United States Patent and Trademark Office (USPTO). En octobre 2013, Feng Zhang, du Broad Institute of MIT, a déposé une demande de brevet pour protéger sa méthode CRISPR-Cas9 selon une procédure d’examen accéléré. Un brevet lui a été accordé en avril 2014, mais la demande de Doudna-Charpentier était toujours à l’examen deux ans plus tard. En janvier 2016, l’USPTO a décidé de revoir qui de Doudna-Charpentier ou de Zhang aurait dû se voir accorder le brevet pour la méthode CRISPR-Cas9. Cette procédure d’interférence, appelée revendication de priorité, fonctionne dans une large mesure comme une action en justice. Doudna et Zhang seront appelés à déposer sous serment, et les preuves recueillies seront utilisées pour déterminer quel groupe a inventé la technique en premier. Nombreux sont ceux qui croient que les notes de laboratoire joueront un grand rôle dans l’établissement de l’échéancier.

L’issue de ces procédures revêt une grande importance pour le secteur de la biotechnologie agricole. La société de biotechnologie de démarrage de Doudna, Caribou Biosciences, a récemment annoncé qu’elle avait conclu une entente de partage de brevets visant la technologie CRISPR-Cas9 avec DuPont-Pioneer. Les deux groupes possèdent des brevets pour cette technologie, et ce partenariat permettra à chacun d’avoir accès aux droits de propriété intellectuelle de l’autre liés à la technologie CRISPR. Ce partenariat leur permettra également de se répartir l’espace agricole, DuPont se spécialisant dans la mise au point de cultures telles que le maïs, le soya et le canola, et Caribou Biosciences, dans le développement de fruits et légumes. Si Doudna et Charpentier échouent dans leur procédure d’interférence, on peut raisonnablement s’attendre à une importante restructuration du partenariat Caribou Biosciences – DuPont, si tant est que sa viabilité n’est pas compromise.

Pour les organismes de réglementation canadiens, l’issue de ce contentieux de brevet peut être intéressante, mais elle n’aura vraisemblablement pas d’incidence sur les activités quotidiennes. En outre, en dépit des incertitudes importantes associées au traitement qui sera réservé aux technologies CRISPR par les organismes de réglementation du monde entier, le Canada, du fait que son système de réglementation est fondé sur les produits, est en bonne position pour examiner les végétaux à caractères nouveaux issus de la technologie CRISPR-Cas9.

SOURCES : Ledford, H. (2016) Bitter fight over CRISPR patent heats up. Nature 529, 265 doi:10.1038/nature.2015.17961.

Grushkin, D. (2016) DuPont in CRISPR-Cas patent land grab, Nature Biotechnology 34:1, 13 doi:10.1038/nbt0116-13.

 

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    • Le frêne de Mandchourie était moins recherché par les adultes pour l’alimentation et la ponte que les espèces sensibles d’Amérique du Nord et résistait mieux à l’alimentation des larves (Chakraborty et al., 2014; Rigsby et al., 2014).
    • Le stress causé par la sécheresse avait pour effet d’affaiblir la résistance du frêne de Mandchourie mais n’avait aucun effet sur les composés phénoliques corticaux constitutifs, ce qui donne à croire que ces composés ne contribuent pas à l’augmentation de la sensibilité observée en réaction au stress causé par la sécheresse (Chakraborty et al., 2014).
    • L’application de jasmonate de méthyle a été associée à une élévation des concentrations corticales de verbascoside, de lignine et/ou d’inhibiteurs de la trypsine, qui ont réduit la survie et/ou la croissance larvaire lors de bioessais; ces résultats donnent à croire que le frêne rouge, le frêne blanc et le frêne noir possèdent un potentiel de résistance qui ne s’exprime pas en présence de conditions naturelles (Whitehill et al., 2014).