132. Île de glace (1984-1989)

Île de glace

Jusqu’en 1985, tout ce qui se trouvait au nord de l’île Axel Heiberg était terra incognita en raison de la banquise permanente qui empêchait le passage des navires. Pour explorer cette dernière région frontière, l’Étude du plateau continental polaire (EPCP) a aménagé un camp scientifique sur un iceberg tabulaire de 24 kilomètres carrés et de 45 mètres d’épaisseur qui dérivait vers l’ouest en direction de la mer de Beaufort.

De 1984 à 1989, cette île de glace flottante est devenue le plus extraordinaire navire océanique du Canada, et 40 scientifiques responsables de programmes l’ont utilisé comme plate-forme à longueur d’année pour cartographier le plancher océanique et étudier la géologie, l’océanographie et l’état des glaces du plateau continental. Et comme tous les navires océaniques, l’île de glace avait un nom – Hobson’s Choice, en l’honneur de George Hobson, directeur de l’EPCP, qui l’avait choisie.

L’île de glace a suscité de nouvelles façons de faire de la science. Les chercheurs de la Commission géologique du Canada devaient, par exemple, trouver des solutions novatrices pour faire fondre l’épaisse glace afin de prélever des échantillons d’eau et de fond marin. Cela leur a permis de recueillir pour la première fois des données sur toute une année sur cette partie reculée de l’Arctique, de découvrir les récifs de spongiaires arctiques les moins profonds jamais observés et, à partir d’échantillons de sédiments, les premiers signes du réchauffement océanique. Elle a aussi permis la réalisation d’expériences essentielles de sismique-réflexion qui ont permis de cartographier la structure, l’étendue de la zone extracôtière et le potentiel en ressources pétrolières du territoire le plus septentrional du Canada.

Categorie : Travaux de terrain

Décennie : Années 1980

GSC 175 - CGC 175