Un emblème canadien souligne son anniversaire : 60 ans de découvertes scientifiques au NRU

Le 3 novembre 2017, le réacteur de recherche universel (NRU), l’une des installations scientifiques canadiennes les plus productives et pertinentes, atteindra ses 60 ans de service, un jalon sans précédent.

Travaillant à proximité des Laboratoires de Chalk River (LCR), dans un coin tranquille de l’Ontario près de la rivière des Outaouais, l’équipe d’Énergie atomique du Canada Limitée (maintenant connu sous le nom de Laboratoires Nucléaires Canadiens [LNC]) a fait une différence concrète dans la vie des gens au Canada et dans le monde entier. Au cours des 60 dernières années, le NRU s’est trouvé au cœur d’une grande partie des recherches effectuées. Bien qu’il ait été conçu durant les « beaux jours » du domaine nucléaire des années 1940 et du début des années 1950, le NRU à basse température et à basse pression de 135 MWth (de 200 MWth à l’origine) a favorisé des percées impressionnantes dans un vaste éventail de secteurs industriels importants à l’échelle internationale.

NRU

Le NRU a permis de prouver de nombreux concepts qui ont ultérieurement été intégrés à la conception de réacteur à eau lourde CANDU (réacteur canadien à deutérium-uranium); cette merveille d’ingénierie a été mise au service de plusieurs pays de manière sécuritaire et fiable. Parmi les concepts prouvés, notons le rechargement du combustible en cours d’exploitation, une caractéristique distinctive de la flotte actuelle de réacteurs CANDU et un exploit réalisé à l’origine par le NRU. En tant que source d’énergie propre, la technologie nucléaire éprouvée par le NRU a permis de fournir de l’électricité à des millions de personnes tout en évitant l’émission de milliards de tonnes de gaz à effet de serre.

Le NRU et le personnel des LCR ont favorisé la création d’une industrie internationale des radioisotopes médicaux. Bien que, de nos jours, on souligne généralement le rôle essentiel joué par le NRU dans la production de molybdène 99, il ne faut pas se cacher que le réacteur a permis de propulser vers l’avant de nombreux produits radiopharmaceutiques, dont l’iode 131, un isotope servant principalement à la thérapie, à l’imagerie et au diagnostic; l’iode 125, qui permet de traiter le cancer de la prostate (curiethérapie) et qui est utilisé dans les trousses de diagnostic in vitro (essais radio-immunologiques), dans les ostéodensitomètres et dans le marquage des protéines à l’iode; le xénon 133, un outil de diagnostic médical, servant surtout à la scintigraphie des poumons; le cobalt 60 à activité spécifique élevée, principalement utilisé dans le traitement du cancer, et, plus récemment, l’yttrium 90, qui permet de traiter le cancer du foie. Au cours des 60 dernières années, ce réacteur a permis d’offrir des traitements médicaux à plus de 500 millions de patients à l’échelle internationale.

Le NRU a fourni les neutrons nécessaires aux activités de recherche dans un vaste éventail de domaines scientifiques, tant pour la recherche appliquée que fondamentale. Les neutrons provenant du NRU ont servi à examiner des pièces des navettes spatiales afin de répondre à des questions sur le rendement des matériaux. Ils ont aussi permis de jeter un éclairage nouveau (c’est le cas de le dire) sur les avions, les trains et les automobiles dans le cadre des efforts constants déployés en vue de trouver de nouveaux matériaux plus légers et plus robustes ainsi que de nouvelles techniques de fabrication offrant un meilleur rendement. Enfin, ils nous ont aidés à répondre à des questions fondamentales sur la santé humaine et les fonctions biologiques, à découvrir des approches novatrices de l’administration de médicaments ainsi qu’à examiner des systèmes radiculaires en vue d’atténuer les problèmes mondiaux de production alimentaire découlant des changements climatiques.

De toute évidence, le NRU a fait une différence dans le monde entier. C’est pourquoi à l’occasion du 60e anniversaire de sa première mise en service, nous prenons le temps de nous arrêter, de réfléchir et de célébrer.