Camp, confusion et carrières : Le parcours de Morgan Book en STIM

Morgan Book est une reine de l’adaptation aux changements climatiques (gestionnaire de programme) à la Clean NS Foundation. Elle encourage tout le monde à rétablir un rapport avec leurs racines et à demeurer les deux pieds sur terre lorsqu’ils se sentent perdus et non inspirés dans ce monde compliqué. Pendant ses temps libres, Morgan fait de la course sur route, profite des restaurants locaux et explore les merveilles de son entourage.

Ma passion pour l’environnement relève d’une enfance qui comprend du temps passé à un camp d’été rustique dans les bois de la Nouvelle-Écosse. Un endroit où il n’était pas possible de déterminer si j’étais bronzée par le soleil ou la « saleté permanente », je dormais sous les étoiles et les nuages orageux et j’avais mal à la tête après avoir bu de l’eau douce très froide. Cet endroit a non seulement déclenché ma passion, mais aussi entièrement formé la personne que je suis aujourd’hui.

Une vue aérienne du Camp du lac Sherbrooke – Où le tout a commencé!

Une vue aérienne du Camp du lac Sherbrooke – Où le tout a commencé!

Étape 1 : Trouver un coin de paradis et s’enraciner là-bas.

Entre les âges de 5 et 18 ans, déterminer exactement ce que je voulais faire dans ce secteur n’était pas si évident. Initialement, je voulais exploiter une ferme laitière durable, puis être agente de conservation, ensuite météorologue; autrement dit, j’avais trop d’intérêts pour les préciser. J’ai donc pris cette confusion et je l’ai utilisée pour créer mon cheminement de carrière.

Étape 2 : Obtenir un diplôme en sciences interdisciplinaires.

J’ai obtenu mon baccalauréat ès sciences de l’environnement et géographie à l’Université Mount Allison, et je peux déclarer avec confiance que l’obtention de ce diplôme à cet établissement figure presque au début de la liste de mes meilleures décisions.

Et maintenant? Peut-être que j’irai enseigner en Asie et voir le monde, peut-être que j’obtiendrai mon baccalauréat en éducation et que je deviendrai une professeure de sciences ou j’obtiendrai peut-être mon diplôme en météorologie. Mais à la dernière minute, mon professeur m’a informée d’un nouveau programme de deuxième cycle qu’il pensait être parfait pour moi. Alors je me suis précipitée à soumettre ma demande en quatre jours et j’ai attendu des nouvelles avec impatience.

Étape 3 : Obtenir une maîtrise en changements climatiques de l’Université de Waterloo, en Ontario.

J’ai fait mes valises, pris l’avion et je suis allée suivre le programme de 12 mois à Waterloo. Nouvelle place, nouveau programme, nouveau chapitre; cette décision a entraîné des défis tant sur le plan académique que sur le plan personnel. Le fait de faire partie de la cohorte inaugurale comportait des avantages, mais aussi beaucoup de défis à relever. De plus, comme tout programme de deuxième cycle, la charge de travail était lourde et continue. J’ai donc perfectionné mes capacités de préparation de repas quotidiens et de lecture rapide de documents scientifiques, à la hâte. De plus, la côte Est me manquait; l’océan, l’espace, la gentillesse, la simplicité de la vie et son rythme lent. Je suis passée d’un village universitaire d’environ 2 400 étudiants à un autre comptant 36 000 étudiants où je n’étais qu’un numéro.

Mais, j’ai travaillé sans lever le nez, je me suis concentrée sur mes études, je suis demeurée proche de ma cohorte et j’ai essayé d’assimiler autant de choses que possible pendant mon passage là-bas.

Bon, c’est fait. Dois-je maintenant me lancer dans le « monde réel »? Comment fait-on cela, exactement? Commencer à postuler sans cesse à des emplois partout. D’un océan à l’autre. Déranger tous les gens de mon réseau pour qu’ils me donnent des tuyaux ou un emploi.

Étape 4 : Effectuer un stage professionnel à la Clean NS Foundation, à Halifax.

De retour sur la jolie côte Est. Je me suis lancée à pieds joints dans mon poste et dans le monde réel. J’étais étonnée du niveau de responsabilité qu’on m’a attribué dès le premier jour, tout en pensant : « Suis-je même qualifiée pour prendre cette décision? Espérons que oui! » J’ai pu innover un programme auquel j’avais déjà participé (anciennement le Nova Scotia Youth Conservation Corps, maintenant renommé le Clean Leadership Program) en améliorant ses économies, en mettant à l’essai des idées et en élargissant sa portée à de nouvelles limites. Dans le cadre de ce parcours, j’ai rencontré des milliers de personnes passionnées par ce secteur ou y travaillant directement. Mon réseau s’est multiplié. Mon perfectionnement professionnel et personnel a été continu; j’acquiers de nouvelles compétences et j’en perfectionne beaucoup d’autres.

Étape 5 : Accroître son réseau, relever des défis et toujours chercher des possibilités de croissance.

Quatre ans et demi plus tard, je travaille toujours à la Clean NS Foundation. Je travaille au service de l’adaptation climatique et j’aide les municipalités de la province à mettre en œuvre leurs plans d’action, tout en appuyant la Division de la gestion des déchets et des projets de restauration côtière de la Clean NS Foundation.

Nettoyage de plage à Yarmouth, en N.-É.

Nettoyage de plage à Yarmouth, en N.-É.

Étape 6 : À DÉTERMINER. Je vous le ferai savoir une fois que je le saurai.

Choses que j’ai apprises : demeurez flexible; préparez-vous pour des échecs; faites croître continuellement votre réseau et cultivez ces relations; apprenez comment vous promouvoir, vous et vos compétences; mettez-vous dans des situations où vous n’êtes pas à l’aise; entrez dans une salle avec confiance; votre âge, domaine de spécialisation et titre ne devraient pas être des obstacles à obtenir du respect.

Et finalement, c’est facile d’être découragée par les immenses enjeux dans notre monde, dans notre secteur, en tant que femme, mais j’essaie de me souvenir de célébrer les petits succès, les petites victoires quotidiennes. D’autant plus important, je tente de me rapprocher de mes racines aussi souvent que possible pour demeurer les deux pieds sur terre et inspirée.

Séance d’exploration à Laufskálavarða en Islande, septembre 2017.

Séance d’exploration à Laufskálavarða en Islande, septembre 2017.