Une ressource nationale de collaboration en santé publique

Tandis que les experts canadiens de la santé publique continuent de s’adapter à la pandémie de COVID-19 et d’y réagir, l’importance que revêtent les partenariats établis dans ce domaine n’a jamais été aussi évidente. Ces experts se concertent pour mettre en commun leurs connaissances et se soutenir mutuellement afin de produire sans cesse les meilleures données scientifiques pour les Canadiens et de rester des chefs de file mondiaux dans le domaine de la recherche.

En 2004, le Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a créé un système d’échange de connaissances appelé le Réseau canadien d’information sur la santé publique (RCISP). Ce réseau favorise l’établissement de liens entre les professionnels de la santé publique au Canada dans le but de protéger la santé publique. Le RCISP est une ressource Web sécurisée qui offre des solutions informatiques en matière de santé publique pour permettre la surveillance, la diffusion d’alertes, l’échange d’informations et la collaboration entre les professionnels de la santé publique de tous les ordres de gouvernement du pays.

Le SRAS, un véritable électrochoc

L’histoire du RCISP a commencé en 2003, à la suite des leçons tirées de l’éclosion mondiale de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), un autre coronavirus que personne n’avait vu auparavant.

Shamir Mukhi est l’architecte technologique fondateur et l’ingénieur en chef des technologies de santé publique du RCISP.

« Le SRAS a été un véritable électrochoc », se souvient M. Mukhi. « Il nous a montré que les menaces pour la santé publique transcendent les frontières géographiques. Le Canada avait besoin d’une plateforme qui englobe, en un tout homogène et réactif, la surveillance nationale de la santé publique, la collaboration et un moyen d’envoyer des alertes de santé publique. Le RCISP était la réponse à ce besoin. »

Depuis lors, la collaboration scientifique et les outils de santé publique n’ont cessé de se développer sur la plateforme du RCISP. Aujourd’hui, plus de 6 000 professionnels de la santé publique de tous les ordres de gouvernement et de tous les domaines d’expertise sont des utilisateurs inscrits au RCISP.

Le RCISP à l’ère de la COVID-19

Pendant la pandémie de COVID-19, l’équipe du RCISP a continué à travailler sans relâche en coulisse avec les experts du programme, facilité une collaboration efficace et amélioré les outils pour contribuer à la réponse du Canada.

« Tout est dans les partenariats », dit M. Mukhi. « Toutes nos initiatives sont menées en étroite collaboration avec les experts des programmes de santé publique. Nous nous attachons à comprendre le rôle, les activités et les objectifs d’un programme, et nous écoutons très attentivement les besoins qu’il exprime. C’est la clé du succès. »

Le programme ActionGrippe de l’ASPC en est un exemple : il s’agit d’un système de surveillance qui fait appel à la participation des Canadiens pour suivre la propagation de la grippe et des maladies pseudogrippales au Canada. Le partenariat entre le RCISP et ActionGrippe a permis d’apporter rapidement des améliorations pour accroître la diversité des informations saisies afin d’adapter le programme pour la COVID-19. Jusqu’à présent, pendant la pandémie de COVID-19, ActionGrippe a vu son nombre de participants quadrupler.

« Le RCISP fait partie intégrante des programmes nationaux de surveillance de la grippe et des maladies respiratoires du Canada », a déclaré Andrea Nwosu, du programme ActionGrippe de l’ASPC. « En collaboration avec des partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux, le RCISP a co-élaboré et soutenu de multiples initiatives novatrices tout en renforçant sa capacité d’adaptation ».

La protection de la santé publique continue d’être soutenue sur tous les fronts

« Nous ne nous attendons pas à ce que d’autres priorités et questions de santé publique soient mises en veilleuse pendant la pandémie », affirme M. Mukhi. « Nous continuons à apporter notre soutien à tous nos partenaires de la santé publique pendant cette période pour le moins atypique. »

Après dix-sept ans de croissance et d’évolution, le RCISP appuie les initiatives de santé publique dans tout un éventail de domaines, favorisant le renseignement, la prévention, la recherche et l’intervention dans des domaines tels que les maladies entériques, respiratoires et zoonotiques, la santé animale, la sécurité du sang, les blessures et les empoisonnements, la salubrité de l’eau potable et la résistance aux antimicrobiens. La liste est longue et ne cesse de s’allonger.

« Je décrirais le RCISP comme une ressource nationale, rendue possible par des technologies innovantes et conçue par des professionnels de la santé publique pour des professionnels de la santé publique », déclare M. Mukhi. « Les capacités et les solutions offertes par les technologies d’aujourd’hui sont stupéfiantes, mais les partenariats de collaboration seront toujours l’ingrédient le plus déterminant. »