Ouvrez grand vos oreilles : la recherche sur l’audition pourrait changer nos habitudes

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Est-ce que vous vous isolez du monde qui vous entoure en écoutant votre musique préférée, des balados et des films avec vos écouteurs? Tendez l’oreille et prenez soin de votre audition.

Bien que seulement 4 ou 5 % des gens avouent avoir une perte auditive quelconque, des études ont montré qu’environ 19 % des adultes au Canada sont aux prises avec une baisse d’audition dans au moins une oreille.

Katya Feder, chercheuse à Santé Canada, se penche sur la façon d’utiliser en toute sécurité les dispositifs d’écoute personnels (comme les téléphones cellulaires ou d’autres dispositifs audio munis d’écouteurs ou d’oreillettes) afin d’éviter la perte d’audition.

Une étude en laboratoire sur différents modèles d’appareils d’écoute personnels avait révélé qu’une personne écoutant à plein volume pouvait endommager son audition en 3 à 12 minutes. Il restait à savoir combien de personnes écoutaient à plein volume.

Pour trouver la réponse, Mme Feder a créé un questionnaire visant à examiner les habitudes d’écoute des enfants et des adolescents de 10 à 17 ans. Son parcours professionnel en tant qu’ergothérapeute l’a incitée à préconiser l’ajout d’une composante clinique au projet en testant l’audition des participants. Les résultats se sont avérés révélateurs.

« Lorsque nous avons enregistré les volumes d’écoute des appareils des participants grâce à notre mannequin spécial, la plupart écoutaient à des niveaux sans danger, mais chez quelques-uns, les niveaux étaient si forts qu’ils faisaient sauter notre équipement », se souvient Mme Feder. « Bien que ce n’était pas le but de l’étude, nous avons estimé que nous avions l’obligation d’avertir certains des adolescents qu’ils s’exposaient à des dommages auditifs s’ils continuaient à écouter à des volumes aussi élevés. »

Mme Feder a également participé à une étude à grande échelle sur l’audition et l’exposition au bruit dans le cadre de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé. Les chercheurs ont examiné l’exposition de 10 000 Canadiens au bruit sur leur lieu de travail et pendant leur temps libre.

« Nous n’avions jamais fait de tests auditifs à une échelle représentative au niveau national », explique-t-elle. « Les premiers tests ont été réalisés de 2012 à 2015 et nous en prévoyons d’autres plus tard. »

Ces travaux de recherche permettront d’évaluer les risques liés aux dispositifs d’écoute personnels et aux autres sources de bruit.

Encourager une écoute sûre

Mme Feder prend part à l’initiative « Safe Listening » de l’Organisation mondiale de la Santé. Les experts qui contribuent à cette initiative ont élaboré du matériel et des recommandations sur des dispositifs et des systèmes d’écoute sûrs tels que des avertissements, des logiciels de limitation du volume et de suivi et des indications de sécurité auditive sur les emballages. Les stratégies de cette initiative consistent également à fournir aux gouvernements des informations sur une écoute sûre afin de les aider à élaborer leurs propres stratégies de gestion des risques.

« Dans le monde, 1,1 milliard de jeunes souffrent d’une perte d’audition. Ce n’est pas seulement une question de volume sonore, mais aussi de durée », explique Mme Feder. « Certains appareils ont un logiciel intégré qui peut surveiller les habitudes d’écoute et fournir des conseils et des avertissements aux utilisateurs lorsqu’ils ont dépassé une limite acceptable. »

Mme Feder met également en garde contre le fait que les différents types d’oreillettes et d’écouteurs produisent différents niveaux de bruit. Il peut être bénéfique d’utiliser un casque antibruit, car il permet aux utilisateurs d’écouter à un volume plus faible, étant donné qu’il bloque les bruits ambiants qui pourraient les inciter à monter le son. D’un autre côté, ces types d’écouteurs peuvent causer des dommages si l’utilisateur choisit d’écouter à un volume élevé.

« Chaque fois que quelqu’un porte des écouteurs ou des casques, le son est transmis directement dans l’oreille, ce qui signifie qu’il y a un risque », explique Katya.

Il revient à l’utilisateur de faire appel à son jugement pour déterminer le volume sonore de son appareil et la durée de son écoute. « Il est parfaitement possible d’écouter aussi longtemps que l’on veut, si le volume est inférieur à 75 à 80 décibels », dit-elle. L’OMS recommande de maintenir l’exposition au bruit pendant les loisirs à un niveau sonore inférieur à 85 décibels pour les adultes et à 75 décibels pour les enfants.

« La ligne directrice générale pour une utilisation sûre des appareils d’écoute personnelle est de maintenir le volume juste en dessous de la moitié du volume maximal de l’appareil », recommande Mme Feder. Si vous essayez de déterminer si un bruit peut nuire à votre audition, une bonne règle à suivre est la suivante : « Si vous devez crier pour parler à quelqu’un qui se tient à une distance d’un bras, c’est que le volume est trop fort! ».

L’utilisation d’un limiteur de volume pour définir le volume maximal et d’un système de notification sur votre appareil vous permettant de savoir quand vous êtes sur le point de dépasser le seuil de sécurité pour cette période de 24 heures est très intéressante. « Le principal message est le suivant : tout dépend de la durée et du volume de l’écoute. Nous devons continuer à nous concentrer sur le volet éducatif. »

Mme Feder et ses collègues espèrent suivre certains des participants à l’étude initiale, qui ont maintenant une vingtaine d’années, pour voir comment leurs niveaux d’écoute et leur audition ont pu évoluer avec le temps. Cette recherche devrait être passionnante, car il existe peu d’études examinant l’utilisation des dispositifs d’écoute personnels et l’audition au fil du temps.

 

Attirons l’attention sur le travail exceptionnel des femmes en sciences! Cet article fait partie d’une série publiée sur un mois pour célébrer les femmes dans le domaine des sciences, à partir de la Journée internationale des femmes et des filles de science (11 février) jusqu’à la Journée internationale de la femme (8 mars).