De réactions chimiques à satisfaction professionnelle – Janice Wong

L’intérêt de Janice Wong pour les sciences a commencé par une simple réaction chimique permettant de créer un produit de consommation courante : l’aspirine.

Pendant sa première année à l’Université Simon Fraser, alors qu’elle suivait un cours d’introduction à la chimie, son professeur a montré à la classe comment mélanger des composés pour former de l’acide acétylsalicylique. C’est à ce moment que tout a cliqué.

« J’étais emballée de voir qu’on pouvait créer quelque chose de très utile de manière aussi surprenante. Nous avons commencé par des ingrédients de toutes sortes et en sommes arrivés à un médicament. Ma passion est née instantanément », se souvient-elle.

Elle n’avait pas prévu de faire carrière en sciences. En fait, sa famille l’avait encouragée à devenir comptable. Mais, à l’approche de l’obtention de son baccalauréat, Janice a su qu’elle voulait une carrière consacrée à l’expérimentation, à la recherche et aux découvertes.

« J’avais l’impression que l’université était ma dernière chance de me consacrer à cette passion, et je ne voulais pas y renoncer. »

Janice a tenté sa chance et a postulé pour un stage coopératif au laboratoire des aliments de Santé Canada à Burnaby, en Colombie-Britannique. Le fait de travailler avec une équipe de chimistes professionnels a entièrement changé ses aspirations de carrière.

« C’était étonnamment facile! » dit-elle en se rappelant sa décision de poursuivre une carrière en sciences.

Une fois que Janice a obtenu son diplôme, Santé Canada l’a embauchée à temps plein au laboratoire des aliments de Burnaby, au sein de l’équipe qui soutient le Fichier canadien sur les éléments nutritifs (FCEN).

Là-bas, Janice a analysé des échantillons d’aliments fournis par les fabricants afin de déterminer la teneur en nutriments de chaque produit et de faire état des différentes quantités de nutriments dans plus de 5 600 aliments couramment consommés par la population canadienne.

Ce travail dans les laboratoires des aliments de Santé Canada à Burnaby et à Toronto a contribué à éclairer une mise à jour importante du Guide alimentaire canadien en 2019.

Dire que Janice est devenue un ajout précieux à l’équipe du laboratoire serait un euphémisme. En plus d’avoir été nommée recrue de l’année en 2019 pour son travail, elle a reçu deux prix d’excellence en science de Santé Canada (pour un projet sur les parabènes et un projet sur la nutrition).

Son dernier projet avec la Division de la recherche sur la nutrition est axé sur les folates, leurs métabolites et leur rôle dans la croissance et la fonction des cellules saines. Les métabolites sont des substances utilisées ou fabriquées au cours du métabolisme, phénomène qui transforme les aliments en énergie et en éléments constitutifs nécessaires à la croissance, à la reproduction et au maintien de la santé. Le folate est important en début de grossesse pour réduire les risques d’anomalies congénitales du cerveau et de la colonne vertébrale et, plus généralement, pour favoriser la santé des cellules sanguines et prévenir l’anémie.

Le projet, dirigé par Amanda MacFarlane, chercheuse principale, se penche sur l’effet des suppléments d’acide folique et des aliments enrichis sur la santé. Il s’agit de l’une des rares études à examiner les effets des suppléments d’acide folique, qui sont recommandés aux femmes susceptibles de devenir enceintes pour assurer la fermeture du tube neural du fœtus en développement.

L’expérience consiste à donner à des souris différentes doses d’un supplément d’acide folique et à mesurer sa métabolisation dans le foie, ce qui permet de mieux comprendre la dose optimale pour favoriser un métabolisme sain. Le projet vise d’abord et avant tout à déterminer une dose sûre et efficace chez la souris afin de pouvoir appliquer ces résultats à la santé humaine.

Bien qu’il reste encore beaucoup de travail à faire avant que les résultats définitifs ne soient connus, il y a déjà eu beaucoup à découvrir au cours du projet, comme le fait remarquer Janice :

« C’est vrai que ça a été un exercice d’apprentissage. L’analyse des tissus est très différente de l’analyse des aliments».

L’équipe effectue un travail de pointe en recherche sur les métabolites, et elle a souvent recours à de nouvelles méthodes et hypothèses pour obtenir les résultats souhaités. Son chef d’équipe, Brian Yu, qui est un spécialiste de laboratoire, a introduit de nouvelles techniques d’analyse dans la conception de l’expérience.

Janice attribue les progrès au fait que c’est une équipe hautement collaborative qui discute ouvertement et avec enthousiasme de nouvelles idées et qui est en communication quotidiennement.

Janice espère encourager d’autres femmes et filles à faire carrière en sciences. « Il y a tellement de possibilités qui s’offrent à vous avec une formation en sciences, alors foncez! », dit-elle.

« Beaucoup de mes pairs diplômés en chimie travaillent aujourd’hui comme investisseurs en capital de risque, car le processus scientifique est applicable à la conception et à d’autres domaines. Si vous n’avez pas trouvé ce qui vous passionne, continuez à chercher », dit-elle. « Vous n’avez pas à vous contenter d’une carrière qui ne vous comble pas, et les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) ont beaucoup à offrir. »

Nous sommes entièrement d’accord.

Attirons l’attention sur le travail exceptionnel des femmes en sciences ! Cet article fait partie d’une série d’un mois pour célébrer les femmes dans le domaine des sciences, à partir de la Journée internationale des femmes et des filles de science (11 février) jusqu’à la Journée internationale de la femme (8 mars).