Le radon est un gaz radioactif qui est produit naturellement par la décomposition de l’uranium dans le sol. Il peut s’infiltrer dans votre maison par des fissures, des ouvertures ou des trous dans les murs de fondation ou les planchers. Étant donné qu’aucune région du pays n’est « exempte de radon », la question n’est pas de savoir s’il y a du radon dans votre maison, mais plutôt en quelle quantité.
« C’est surprenant quand on voit les données, elles parlent d’elles-mêmes », déclare Pawel Mekarski, chef de la Section des opérations techniques relatives au radon à Santé Canada. « Si l’on considère toutes les sources de rayonnement, le radon représente environ 50 % de l’exposition au rayonnement d’une personne au cours de sa vie. »
Il y a des traces de radioactivité dans presque tout. Comme le radon est incolore, inodore et insipide, la seule façon de savoir en quelle quantité est de procéder à un test. L’uranium qui produit le radon est présent dans des objets et des matériaux de construction courants, et il ne pose généralement aucun problème. Cependant, le radon est un gaz qui émet un type de rayonnement particulièrement dangereux qui, on le sait, peut causer le cancer. Ce rayonnement est inoffensif à l’extérieur du corps, mais comme le radon est un gaz, il peut facilement entrer dans nos poumons. Une fois que vous l’avez respiré, il peut avoir des effets directs sur vos poumons, ce qui en fait la première cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs.
« Au Canada, nous pouvons attribuer au radon plus de 3 000 décès par année », déclare M. Mekarski. « Tout le monde au Canada y est exposé ». C’est plus que le nombre de décès dus aux accidents de voiture ou aux incendies de maison réunis!
Le radon est présent dans l’air, mais lorsqu’il se trouve à l’extérieur, il ne pose pas de risque pour la santé, car il est dilué et on ne le trouve qu’en faibles concentrations. Le problème survient lorsque le radon s’accumule et atteint des teneurs élevées dans les endroits où nous passons beaucoup de temps (à l’intérieur, à la maison ou au travail).
Comme la pression de l’air à l’intérieur d’une maison est généralement inférieure à celle sous ou autour des fondations, elle agit comme un vide qui attire le radon par les fissures ou les ouvertures des fondations. Une fois à l’intérieur de la maison, le radon peut atteindre des niveaux dangereux. Si votre maison dépasse le seuil de 200 becquerels par mètre cube (l’unité utilisée pour mesurer le rayonnement), Santé Canada vous recommande de prendre des mesures d’atténuation.
L’importance du dépistage
« Le dépistage du radon évolue », explique M. Mekarski. « Nous examinons l’efficacité des détecteurs afin de fournir les meilleurs conseils possible. » En fait, Santé Canada a même récemment rappelé (voir ici et ici) certains détecteurs de radon inefficaces, car il s’est avéré qu’ils fournissaient de fausses informations et un faux sentiment de sécurité aux utilisateurs.
La meilleure façon de faire un dépistage est d’effectuer une étude à long terme dans votre maison. Pour obtenir la lecture la plus précise, Santé Canada recommande de laisser le détecteur de radon dans votre maison pendant au moins 3 mois, idéalement en hiver, la période où vos fenêtres et vos portes sont le plus souvent fermées. L’objectif est d’obtenir une représentation précise du niveau annuel moyen de radon. Pour en savoir plus, consultez le site https://takeactiononradon.ca/fr/depistage/.
Certains capteurs de radon numériques, ou même continus, font également leur apparition sur le marché. Santé Canada considère ces appareils comme des outils de dépistage qui peuvent aider à déterminer si le radon pose un problème dans votre maison. « Nous travaillons avec l’industrie à un programme de certification pour ces appareils, mais il faut savoir que la qualité des appareils peut varier et que les gens doivent être prudents lorsqu’ils interprètent les résultats. Un test à long terme reste le meilleur moyen de détecter la présence de radon dans votre maison », prévient M. Mekarski.
N’oubliez pas de réduire!
À force de rendre nos maisons de plus en plus efficaces sur le plan énergétique, nous finissons par piéger le radon qui s’infiltre depuis le sol. Le groupe de M. Mekarski travaille à la mise à jour des lignes directrices de Santé Canada sur le radon et fournit des renseignements aux partenaires provinciaux, territoriaux et municipaux afin d’améliorer les codes du bâtiment dans tout le pays.
Entre-temps, si les résultats des tests révèlent que les niveaux de radon dans votre maison sont supérieurs à la valeur de la ligne directrice, il est important de prendre des mesures pour réduire les niveaux de radon. Vous pouvez faire appel à un professionnel qui peut effectuer le travail en une journée, pour un coût inférieur à celui du remplacement de votre chaudière ou de votre climatiseur. Le processus consiste à installer un tuyau qui va du sol à l’extérieur, avec un ventilateur pour aspirer l’air vers le haut. Rien de plus simple, et l’air que vous respirez est plus sûr pour votre famille.
« Les recherches nous indiquent que les concentrations de radon sont en fait en augmentation dans tout le Canada. Tout le monde doit mesurer la concentration de radon dans sa maison, et agir en fonction des résultats si nécessaire », dit M. Mekarski.
Ressources supplémentaires
www.Canada.ca/le-radon
www.occupetoiduradon.ca