Hayley Hung et Sandy Steffen

Deux chercheuses scientifiques à Environnement Canada parlent de leur expérience de travail sur les enjeux liés aux contaminants dans l'Arctique dans le cadre du Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord (PLCN).

Transcription : Hayley Hung et Sandy Steffen

Hayley Hung :

Bonjour, je m’appelle Hayley Hung et je travaille pour Environnement Canada. J’étudie les polluants organiques dans l’atmosphère arctique.

Il est intéressant de constater que les résidants du Nord sont parfaitement conscients des problèmes, qu’ils participent activement à nos recherches et qu’ils souhaitent mieux comprendre pourquoi ces contaminants se trouvent dans le système atmosphérique. C’est donc très motivant de travailler avec eux.

Je dirais que le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord joue un rôle énorme dans ma carrière. En fait, c’est en tant que boursière de recherches postdoctorales que j’ai commencé à travailler avec le Programme. Le principal ensemble de données que j’utilisais à l’époque, et que j’utilise encore aujourd’hui, est la plus longue série chronologique au monde de données sur les polluants organiques persistants dans l’atmosphère.

Sandy Steffen :

Je m’appelle Sandy Steffen et je suis chercheuse pour Environnement Canada. J’étudie le transport, le transfert et le dépôt de mercure dans la région de l’Arctique.

Mon travail consiste à mesurer les concentrations de mercure dans l’atmosphère, et à étudier la façon dont ce polluant parvient dans l’Arctique et est transformé dans l’atmosphère pour ensuite se déposer. En fait, j’ai commencé à travailler avec le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord dès mon arrivée à Environnement Canada. Nous travaillons ensemble à Environnement Canada depuis le début des années 2000 et nous collaborons dans le cadre du Programme depuis près de 13 ans maintenant.

Il est intéressant d’étudier de quelle façon ces polluants, bien qu’ils soient d’origine anthropique et peu utilisés dans l’Arctique, sont transportés du Sud jusque dans l’Arctique et s’accumulent dans l’environnement.

L’un des avantages du travail avec le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord est que nous mesurons les polluants organiques persistants et les concentrations de mercure depuis plus de 20 ans. Nous pouvons donc constater les changements qui se produisent au fil du temps. L’un des aspects importants liés aux changements climatiques est que nous voyons l’évolution de la situation. Nous pouvons aussi constater à quel point ils affectent la glace marine, laquelle a un effet direct sur la façon dont ces polluants ou contaminants sont répartis dans l’Arctique. Je pense donc que les changements climatiques constituent un facteur fort important dans l’Arctique en raison de l’environnement vulnérable de cette région. Nous devons être en mesure de comprendre les processus entourant les contaminants dans l’Arctique afin de cerner les effets des changements climatiques sur leur répartition dans l’écosystème, dans la faune et chez les humains.

Hayley Hung :

Nous avons, en fait, répertorié les signaux d’alerte précoces indiquant que ces polluants pourraient être considérés comme préoccupants à l’avenir. Nous avons également avisé les décideurs que ces polluants étaient présents dans l’Arctique afin qu’ils en examinent de façon approfondie les effets toxiques éventuels. Ces renseignements contribuent aussi à la conclusion d’ententes internationales, telle que la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP) qui contrôle ces substances à l’échelle mondiale.

L’ensemble de données est par conséquent très précieux, puisqu’il s’agit d’une série chronologique de données que nous ne pouvons obtenir qu’en Arctique pour démontrer que ces substances se trouvent effectivement dans les régions éloignées.

Biographies

Sandy Steffen et Hayley Hung sont des chercheuses scientifiques à la Direction de la recherche sur la qualité de l'air à Environnement Canada. Sandy travaille au PLCN depuis la fin des années 1990 et elle dirige des projets de surveillance et de recherche sur le mercure dans l'atmosphère arctique. Hayley travaille aussi au PLCN depuis la fin des années 1990 lorsqu’elle a entrepris des travaux sur les polluants organiques persistants (POP) dans l'atmosphère arctique dans le cadre d'études postdoctorales. Elle dirige à présent des travaux de recherche et de surveillance des POP dans l'atmosphère.

 

Pour plus d'histoires comme celle-ci, consultez Les femmes en sciences.