L'Arctique du CRPGEE

Résumé

D'importants scientifiques proposent de tester des technologies de nettoyage des déversements d'hydrocarbures dans l'Arctique : La vidéo vise à justifier la réalisation d'expériences de déversement d'hydrocarbures contrôlées dans l'Arctique par le Centre de recherche sur le pétrole, le gaz et autres sources d'énergie extracôtières (CRPGEE). Effectuées avec collaborateurs étrangers, ces essais viseraient à évaluer les risques que ces déversements représentent pour l'environnement et à élaborer et valider des technologies correctives améliorées.

Transcription de la vidéo

Ken Lee
L'océan est si puissant.
Dans l'environnement marin, nous faisons face à de nombreux nouveaux défis en matière d'énergie dans le domaine scientifique. Avec les industries émergentes des secteurs des ressources extracôtières en pétrole et en gaz et de l'exploitation minière, l'augmentation du trafic maritime, les changements climatiques planétaires, nous devons être en mesure de gérer les déversements d'hydrocarbures.

Le CRPGEE est un centre d'expertise au sein de Pêches et Océans Canada. Nous sommes également un centre virtuel qui rassemble des scientifiques de tout le pays pour s'attaquer aux problèmes environnementaux liés au secteur de l'énergie et à l'océan.

Partout dans le monde, j'ai mené des expériences de nettoyage à la suite de déversements d'hydrocarbures et de mise à l'essai de technologies d'assainissement. Pour moi, l'Arctique représente un vrai défi. Je l'étudie depuis de nombreuses années. Comment mettons-nous ces technologies à l'essai dans l'Arctique et comment les comparons-nous aux autres technologies en cours d'élaboration?

Notre objectif est de regrouper les meilleurs scientifiques au monde qui s'intéressent aux déversements d'hydrocarbures dans l'Arctique et de collaborer au mieux pour acquérir le plus de connaissances possible. Le déversement le plus désastreux que j'ai connu est celui du golfe du Mexique. Dans ce cas précis, le pétrole s'échappait des fonds marins à une profondeur de 1 500 m. Nous avons travaillé sur deux navires océanographiques avec les scientifiques de BP, NOAA et de l'EPA É.-U. Nous avons tous collaboré pour résorber au mieux la situation.
Depuis la marée noire du golfe du Mexique, nombreux sont ceux qui s'inquiètent du risque de l'exploration et des opérations de production des ressources extracôtières en pétrole et en gaz.
Nous sommes tous conscients de l'épuisement des ressources pétrolières dans le monde entier. C'est pourquoi nous recherchons de nouvelles zones à explorer qui s'accompagnent de risques environnementaux qu'il faut prendre en compte. Les citoyens veulent s'assurer que nous pouvons atténuer les déversements, le cas échéant.

Cela fait longtemps que je ne suis pas allé dans l'Arctique. C'est toujours un plaisir de quitter le port et de revenir. Et c'est toujours agréable d'être en mer, de se réveiller le matin et de regarder le soleil se lever. C'est une expérience unique. En tant que citoyen canadien, j'ai conscience de l'importance que cela a pour nous. Au vu des nouvelles technologies que nous développons, nous sommes actuellement en mesure de jouer un rôle déterminant dans l'Arctique canadien. Lorsqu'on est dans l'Arctique, l'une des premières choses qu'on remarque immédiatement, c'est la qualité de l'air. L'air y est si particulier, c'est évident. Comme il y a eu peu d'aménagement, l'air n'est pas pollué. L'habitat est différent, il est unique. Travailler dans l'eau froide et un environnement hostile sont les défis auxquels nous sommes confrontés.

Des recherches ont été effectuées, et nous voulons mener des essais contrôlés. Nous déversons des quantités connues de pétrole, mais disposons-nous des outils pour agir en cas de déversement? Nous commençons à mettre au point ces outils et à nous assurer qu'ils fonctionnent. Nous voulons aussi savoir quels pourraient être leurs effets néfastes.
Il existe plusieurs méthodes pour nettoyer les déversements de pétrole. On peut essayer de le récupérer à l'aide d'un barrage de rétention et d'opérations d'écrémage. On peut essayer de brûler le pétrole, d'ajouter des agents de traitement des déversements, soit des fines particules minérales, comme par le passé, soit des agents chimiques de dispersion du pétrole utilisés dans le golfe du Mexique.

Nous sommes tout à fait préparés à récupérer physiquement le pétrole déversé au cours des essais, le cas échéant. Nous savons tous que l'Arctique est un environnement très fragile et nous voulons le protéger. Si nous menons des essais, nous nous efforcerons de nous entretenir avec les collectivités de l'Arctique pour les informer de l'endroit où ils auront lieu. Nous voulons obtenir leur opinion sur les essais menés. Les connaissances traditionnelles locales sont précieuses, car elles nous éclaireront sur l'environnement de l'Arctique, comme les courants régionaux locaux et leur direction.Nous nous attachons également à développer un volet éducatif afin de permettre à des jeunes de nous accompagner pour leur faire découvrir notre métier et les encourager à s'orienter vers une carrière scientifique.

Nous examinons des études pluridisciplinaires pour connaître les conséquences d'un déversement de pétrole dans l'Arctique : les effets sur l'environnement, les techniques à utiliser pour nettoyer la zone souillée et comment faire en sorte que l'environnement soit assaini après le déversement. L'Arctique semble plus fragile, mais nous voulons, bien entendu, mener des analyses scientifiques pour étudier exactement les faits.