Allier la science d’Environnement et Changement climatique Canada aux connaissances autochtones pour améliorer les conditions de vie à Fort Chipewyan, en Alberta

L’histoire de Phil Thomas, toxicologue de la faune à Environnement et Changement climatique Canada

Comment le travail scientifique d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) allié aux connaissances traditionnelles autochtones peut-il contribuer à améliorer les conditions de vie dans les collectivités éloignées?

Phil Thomas, toxicologue de la faune à ECCC, connaît très bien ce partenariat important.

Grâce au financement d’ECCC, au Programme de surveillance des sables bitumineux et aux contributions en nature de ses partenaires et des collectivités autochtones avec qui il travaille, Phil Thomas examine les effets des contaminants industriels sur l’environnement – plus particulièrement sur la santé des espèces sauvages locales. Les connaissances pratiques et la participation active des peuples autochtones sont essentielles au succès de son travail.

Phil Thomas voyage plusieurs fois par année dans le nord de l’Alberta pour faire la collecte et la dissection d’animaux afin d’analyser les effets des contaminants sur l’environnement et sur la santé des espèces sauvages. Lorsqu’il séjourne en Alberta, il se fond dans la collectivité et travaille en étroite collaboration avec la population autochtone locale, qui dépend de la santé des espèces sauvages pour se nourrir et assurer sa subsistance.

 « La santé des espèces sauvages est étroitement liée à la société et à la santé des personnes… les personnes qui consomment les espèces sauvages et qui vivent de la terre », dit-il.

Durant son dernier voyage, il était accompagné des vidéographes d’ECCC qui ont documenté sa visite et son travail avec la Première Nation crie de Mikisew. Une série de vidéos sera bientôt publiée et permettra aux auditeurs de mieux comprendre le travail qu’il effectue avec la collectivité.

Il dit qu’en raison de l’importance des espèces sauvages pour la population locale, les connaissances des collectivités dans ce domaine contribuent à orienter le travail du programme de surveillance d’ECCC. Par exemple, elles lui indiquent les meilleurs endroits pour trouver des animaux et lesquels il devrait étudier en premier.

« En passant du temps dans la collectivité… les aînés, les membres de la collectivité et les jeunes peuvent nous fournir des renseignements sur ce qu’ils observent et l’importance de ce travail pour eux. Les connaissances autochtones ont une réelle influence sur les sujets d’étude que nous choisissons et les méthodes que nous employons. »

Il souligne que la collectivité autochtone de Fort Chipewyan vit dans cette région depuis des milliers d’années et connaît très bien les changements récents dans les populations d’espèces sauvages locales. Les membres de la population autochtones offrent non seulement des connaissances pratiques essentielles sur la conception du programme de surveillance des espèces sauvages, mais ils participent très activement à la récolte et à la dissection des animaux et au travail effectué par la suite dans les laboratoires scientifiques à l’extérieur de la collectivité, notamment au Centre national de la recherche faunique (CNRF), à Ottawa.

Selon lui, l’approche participative est très efficace pour dissiper la méfiance.

« Nous partageons notre savoir. Ils nous enseignent à trapper le rat musqué et nous leur enseignons à les disséquer pour faire l’analyse des traces de contaminants. C’est une excellente occasion d’échanger nos connaissances. »

Le scientifique croit qu’il est très important que les jeunes fassent partie du programme. Il dit que la participation des jeunes crée un environnement qui favorise la transmission des connaissances traditionnelles des aînés aux jeunes.

« [Il est important] de sortir les jeunes de leur sous-sol et de les amener sur le territoire où ils pourront retrouver leurs racines. En parlant avec les aînés, ils développent une curiosité… ce qui, nous l’espérons, les motivera à poursuivre leurs études, dit-il. »

De nombreux jeunes lui ont fait part de leur désir d’entreprendre des études en science.

« Ils voient qu’un scientifique ne travaille pas seulement en sarrau de laboratoire dans les villes, sans jamais sortir dehors, dit-il. Ils n’arrivent pas à croire qu’on peut être payé pour travailler à l’extérieur et pêcher. »

Les vidéos montrent bien que Phil Thomas croit fermement au pouvoir de la collaboration.

« Je veux m’assurer que [la collectivité] sait que le travail que nous effectuons est important, que les connaissances qu’elle partage sont importantes, et que cela contribue à répondre à certaines de leurs préoccupations. Ils obtiennent de l’information utile et nous obtenons un programme plus efficace. [Notre but] est de produire des travaux et des données scientifiques qui ont un effet réel dans la collectivité, de produire des données importantes pour ses membres. »

La bande-annonce de la série de vidéos sur Phil Thomas peut maintenant être visionnée en ligne ici. Une vidéo sortira chaque jour de la semaine du 1er au 5 octobre.

Renseignements supplémentaires : Surveillance environnementale des sables bitumineux au Canada – Alberta