L’enfance est marquée par le temps passé à bricoler et à s’amuser avec des jouets. Mais à quel point les fournitures de bricolage et les jouets dont nos enfants se servent tous les jours sont-ils sans danger?
Depuis près de 15 ans, Angelika Zidek se penche sur la sécurité chimique des produits destinés aux enfants. Comme gestionnaire principale de la Division des méthodes d’évaluation de Santé Canada, elle a à cœur de veiller à ce que des règlements sur les produits chimiques soient en place pour protéger la santé des enfants.
« Les enfants utilisent un large éventail de produits au cours des dix premières années de leur vie, et ils le font différemment de ce que ferait un adulte », explique Angelika. « Alors qu’un adulte peut se servir d’un tout petit peu de colle pour réparer un objet cassé, les enfants peuvent en utiliser une quantité beaucoup plus grande et s’en mettre partout sur les mains par la même occasion. Cela a un effet sur l’exposition de leur petit corps et peut faire varier les risques chimiques associés à l’utilisation de ces produits, surtout par rapport aux adultes. »
Une autre difficulté à surmonter est de savoir quand un produit chimique nocif est présent à des niveaux dangereux dans un produit d’artisanat ou un jouet. Les produits fabriqués ne sont souvent pas accompagnés d’une liste d’ingrédients et il est parfois difficile de déterminer ce que contient le produit pour savoir ce qu’il faut contrôler.
Bien que les fabricants soient en fin de compte les garants de la sécurité des produits qu’ils vendent, les chercheurs effectuent également des tests sur des produits trouvés au hasard sur les étagères des magasins pour s’assurer qu’ils respectent les restrictions. Lorsqu’ils constatent des problèmes, ils lancent des rappels pour les produits visés.
« En 2013, plusieurs pays se sont réunis pour discuter de l’exposition des enfants aux substances chimiques et déterminer où nous devions concentrer nos efforts », indique Angelika, qui représente le Canada dans le cadre de son travail avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) [en anglais seulement]. L’OCDE a décidé d’examiner les effets sur les enfants de l’exposition aux jouets en plastique, en tissu et en mousse, aux bijoux, aux livres et aux fournitures artistiques et scolaires, et d’élaborer des outils de mesure de l’exposition qui peuvent maintenant être utilisés par tout pays souhaitant évaluer l’exposition des enfants aux substances chimiques contenues dans les produits d’artisanat et les jouets.
Plus près d’ici, les chercheurs s’affairent à recueillir des renseignements indispensables sur les enfants au Canada. Ils cherchent à savoir à quelle fréquence et en quelle quantité les enfants utilisent des produits tels que les glus, les colles et les peintures, et à quel âge ils commencent à les utiliser. Ils espèrent pouvoir rendre publics les résultats de la collecte d’informations auprès des parents et des éducateurs au courant de 2022.
En attendant, dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques du Canada, les chercheurs examinent les substances chimiques qui peuvent se trouver dans les produits de consommation au pays. Ces dernières années, leurs travaux ont débouché sur des mesures visant à mieux protéger les Canadiennes et les Canadiens contre les substances toxiques.
Par exemple, Santé Canada a mis en garde la population canadienne contre le risque chimique lié à l’utilisation de produits contenant de l’acide borique pour fabriquer de la glu à la maison. Certaines substances chimiques, notamment celles que l’on trouve dans les jouets et les matériaux d’artisanat, ont été ajoutées à la Liste des substances toxiques afin de mieux gérer leur présence dans les produits de la vie courante. Le gouvernement du Canada a également réglementé l’utilisation des phtalates et des substances ignifuges dans les jouets pour enfants et les articles de puériculture à la suite de recherches sur l’exposition des enfants aux substances chimiques.
Angelika veut s’assurer que les enfants sont en sécurité lorsqu’ils jouent et apprennent. Ses efforts ont permis d’améliorer la réglementation des substances chimiques dans les produits destinés aux enfants.
Son conseil général : « Lisez les étiquettes d’avertissement sur les emballages et respectez les recommandations d’âge pour les produits d’artisanat. Même si un produit est dit non toxique, cela ne signifie pas qu’il est sûr. »
En tant que géant mondial dans le domaine de la gestion des produits chimiques, le Canada est prêt à poursuivre l’examen des substances potentiellement dangereuses afin d’assurer la sécurité et la santé des Canadiennes et des Canadiens, petits et grands.
Attirons l’attention sur le travail exceptionnel des femmes en sciences! Cet article fait partie d’une série publiée sur un mois pour célébrer les femmes dans le domaine des sciences, à partir de la Journée internationale des femmes et des filles de science (11 février) jusqu’à la Journée internationale de la femme (8 mars).
Ressources supplémentaires
Utilisation sécuritaire des matériaux d’art et d’artisanat
Les produits chimiques et la santé des enfants