Mettre les connaissances en pratique : Comprendre les effets sur la santé de la pollution atmosphérique d’origine industrielle

Les émissions industrielles, soit les polluants émis dans l’atmosphère par les activités industrielles, contribuent à la pollution atmosphérique locale et régionale. En fait, les grandes industries, comme les raffineries de pétrole, les centrales électriques, les fonderies et les usines de pâtes et papiers, sont d’importants émetteurs de matières particulaires, d’oxydes de soufre et d’oxydes d’azote.

Toutefois, on en sait encore peu sur le lien potentiel entre ces polluants atmosphériques et l’apparition de maladies telles que l’asthme, l’hypertension et le diabète. C’est alors que le travail de Mme Ling Liu entre en jeu. « Nous devons comprendre le lien relatif entre les sources de pollution atmosphérique, la qualité de l’air et la santé si nous voulons aider l’ensemble de la population canadienne à jouir d’une bonne qualité d’air », indique Mme Liu.

Mme Liu et son équipe collaborent avec des chercheurs des provinces et de diverses universités en vue d’approfondir et de mettre en commun les connaissances sur la pollution de l’air et la santé de la population. Ses recherches aident à établir les priorités afin d’évaluer, de gérer et de signaler les risques pour la santé liés à la pollution de l’air, ainsi que de mesurer l’efficacité des politiques se rapportant à la qualité de l’air. Pour ce faire, son équipe travaille en étroite collaboration avec des scientifiques chargés de l’évaluation des risques ainsi qu’avec des organismes de réglementation afin qu’ils disposent des plus récentes données scientifiques et qu’ils puissent prendre des mesures à l’égard de la qualité de l’air.

Mme Liu a récemment collaboré avec l’Institut national de santé publique du Québec, l’Université de Montréal et l’Université de Toronto afin de cerner les effets de la pollution atmosphérique industrielle sur la santé des enfants et des adultes au Québec. L’équipe a rassemblé plus de dix années de données sur les émissions de polluants atmosphériques provenant des installations industrielles, de l’utilisation des terres et des conditions météorologiques locales. Ces données ont été saisies dans un modèle de dispersion atmosphérique pour simuler les niveaux ambiants de pollution atmosphérique dans les communautés. L’équipe a analysé les liens entre ces polluants et les cas de maladie dans les communautés avoisinantes.

« Ces travaux nous ont permis de démontrer des liens importants entre la pollution atmosphérique industrielle et l’asthme chez les enfants, ainsi que l’hypertension et le diabète chez les adultes », explique Mme Liu. Pour s’assurer que les liens entre les polluants atmosphériques et les résultats sur le plan de la santé n’étaient pas faussés par d’autres facteurs de risque potentiels, les chercheurs ont ajusté les résultats en fonction de certains de ces facteurs, comme la situation socioéconomique, la fumée de cigarette, la pollution atmosphérique liée à la circulation automobile et la pollution transfrontalière. Par son travail, Mme Liu aide à réunir les données et à les convertir en outils utiles.

Les projets de Mme Liu contribuent aux stratégies nationales de réglementation et de recherche scientifique en santé environnementale. Ils procurent aux décideurs les renseignements cruciaux dont ils ont besoin pour appliquer des politiques de soins de santé et des règlements environnementaux visant à protéger les Canadiens. La prise de mesures concrètes pour réduire le fardeau sanitaire attribuable à la pollution atmosphérique nécessite des données significatives et précises, ainsi qu’un suivi constant pour mesurer l’efficacité des stratégies d’atténuation. Avec l’appui de son équipe, Mme Liu est fière d’aider les Canadiens à vivre plus sainement.

 

Applaudissons l’incroyable travail des femmes en sciences! Cet article fait partie d’une série d’articles qui seront publiés sur un mois, de la Journée internationale des femmes et des filles de science (11 février) à la Journée internationale des femmes (8 mars), pour mettre des scientifiques à l’avant plan.