Nouveau vaccin prometteur contre le virus Ebola

En mars 2014, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a signalé une éclosion de maladie à virus Ebola (en anglais seulement) en Afrique de l’Ouest. Il n’y avait aucune autre éclosion dans la région, et trois mois s’étaient écoulés entre le début de l’éclosion et sa détection, période pendant laquelle l’infection s’était déjà propagée à deux autres pays. Dès le début, l’ampleur de la situation a mis à l’épreuve la capacité du monde entier d’intervenir contre cette éclosion et de la maîtriser grâce à la coordination et la collaboration de nombreux intervenants internationaux.

Gary Kobinger (Ph. D.) et l’équipe des pathogènes spéciaux du Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) à Winnipeg étaient bien préparés à intervenir. Sous la direction du biologiste Allen Grolla, l’équipe a mis au point et perfectionné un système de laboratoire mobile qu’elle a utilisé dans plus d’une douzaine d’éclosions à l’échelle internationale depuis 2003. Ce système a été très utile lors de l’épidémie de maladie à virus Ebola, au cours de laquelle le LNM a envoyé 24 équipes de spécialistes dans jusqu’à trois sites simultanément et testé plus de 5 500 échantillons au total sur 15 mois.

D’autres préparatifs étaient aussi en cours bien avant le début de l’éclosion, notamment la mise au point du vaccin expérimental contre le virus Ebola, appelé VSV-EBOV, et d’un traitement appelé ZMappMD composé de trois anticorps différents, dont deux ont été découverts au LNM. Les résultats des essais des deux produits pendant l’éclosion ont été extrêmement prometteurs.

Le processus pour créer le vaccin consiste à insérer un gène unique tiré de la surface du virus Ebola dans un virus des animaux appelé virus de la stomatite vésiculaire (VSV). Lorsqu’administré, le virus entraîne le système immunitaire à réagir rapidement et à battre l’infection. Même s’il utilise une composante du virus Ebola, le vaccin ne contient pas de virus Ebola vivant.

Une chronologie du développement du vaccin canadien contre le virus Ebola

Une chronologie du développement du vaccin canadien contre le virus Ebola

Avant l’éclosion en Afrique de l’Ouest, les recherches des scientifiques du LNM et de collaborateurs des États-Unis avaient progressé jusqu’au point où des vaccins propres à l’usage humain étaient fabriqués en vue de mener des essais chez l’humain. En ayant déjà ce vaccin en main et en en faisant don à l’OMS et à d’autres pour des essais cliniques, l’ASPC a permis aux essais de commencer rapidement et d’avoir plus tard un effet prometteur contre l’éclosion.

Un certain nombre d’essais se poursuivent en Afrique, dont l’un utilise un modèle de vaccination en anneau (en anglais seulement), où l’équipe médicale crée un « anneau de protection immunitaire » autour d’un patient soupçonné d’être infecté par le virus Ebola en vaccinant tout son entourage (amis, voisins et famille) pour empêcher la transmission du virus. L’équipe de LNM continue de suivre les résultats de ce qui s’est avéré être un vaccin prometteur.

Prochaines étapes

En 2010, l’ASPC a octroyé la licence du vaccin à BioProtection Systems Corporation, filiale en propriété exclusive de NewLink Genetics Corporation. NewLink travaille maintenant avec Merck et les organismes de réglementation gouvernementaux pour autoriser l’utilisation systématique du vaccin lorsque la situation l’exige.

La mise au point du vaccin contre le virus Ebola est un exemple concret de la façon dont les scientifiques de l’ASPC aident à garder la population canadienne en santé et en sécurité dans un monde complexe et ouvert.

Pour en savoir plus au sujet du vaccin contre le virus Ebola, consultez le site Web de l’ASPC.