Revenir à la maison avec bébé

Cet article est le troisième d’une série de cinq articles sur l’exposition aux substances chimiques pendant la grossesse et l’enfance. Pour obtenir plus de contexte, commencez ici.

 

Pourquoi certains bébés sont-ils plus petits que d’autres quand ils sont dans le ventre de leur mère ou ont-ils un poids inférieur à la naissance?

 

Les chercheurs de l’Étude mère-enfant sur les composés chimiques de l’environnement (étude MIREC) examinent les liens entre l’exposition aux substances chimiques et les effets qu’elle pourrait avoir sur les bébés à la naissance.

L’étude MIREC est une étude ambitieuse et pluriannuelle sur les composés chimiques de l’environnement et leurs effets possibles sur la santé des mères et des enfants, à partir de la grossesse et tout au long du développement de l’enfant, depuis la petite enfance jusqu’à l’adolescence.

Humain en devenir

Lorsque certains bébés ne connaissent pas la croissance attendue dans l’utérus, les professionnels de la santé disent qu’ils sont petits pour leur âge gestationnel.

Ces bébés risquent davantage que les autres de naître prématurément, ce qui comporte son propre lot de facteurs de risque.

L’équipe de l’étude MIREC a entrepris de déterminer s’il existe un lien entre la petite taille des bébés par rapport à leur âge gestationnel et l’exposition aux métaux pendant la grossesse.

Dans le cadre de l’étude MIREC, les chercheurs ont constaté que les femmes présentant les taux de mercure dans le sang les plus élevés étaient 50 % plus susceptibles de donner naissance à des bébés petits pour leur âge gestationnel.

Les femmes qui présentent des taux sanguins élevés d’arsenic organique (plus précisément d’arsénobétaïne, qui fait partie de la famille de l’arsenic) — un composé que l’on trouve surtout dans les poissons et qui est considéré comme n’étant pas toxique pour les humains — étaient également plus sujettes à avoir des bébés petits pour leur âge gestationnel.

Ces informations peuvent aider les médecins et les décideurs à mieux guider les femmes afin qu’elles puissent prendre des décisions alimentaires judicieuses qui aideront leurs bébés à grandir en bonne santé et à être forts.

Toutes petites mains et tous petits pieds

Quand les bébés pèsent moins de 2 500 g à la naissance, ils sont considérés comme étant petits et peuvent avoir du mal à manger, à prendre du poids et à lutter contre les infections.

Certains d’entre eux peuvent avoir des problèmes de santé à long terme.

« Nous sommes entourés de métaux-traces et de métaux nobles, qui sont loin de disparaître à cause de l’utilisation croissante des appareils électroniques », indique Mandy Fisher, épidémiologiste principale à Santé Canada.

« Selon des études menées précédemment, il y aurait un lien entre ces composés chimiques et le faible poids à la naissance. »

À l’heure actuelle, les chercheurs se penchent aussi sur l’effet des SPFA, ou substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques, souvent utilisées dans les aliments et les produits de consommation, sur le poids à la naissance. En particulier, ils ont examiné l’effet combiné de trois SPFA (APFO, SPFO et PFHxS) et ont constaté que les femmes les plus exposées aux SPFO étaient plus susceptibles d’avoir un bébé de petit poids, mais que l’exposition aux autres types de SPFA n’avait aucune incidence.

Prochaines étapes

La prochaine étape de cette étude consistera à examiner 60 substances chimiques différentes pour voir comment elles interagissent et déterminer quelle est leur incidence sur le poids du bébé à la naissance.

« C’est un domaine de l’épidémiologie environnementale qui suscite un vif intérêt », explique Jillian Ashley-Martin, chercheuse scientifique et cochercheuse principale de l’étude MIREC. « Pour vraiment comprendre leurs effets, nous devons être en mesure d’observer l’exposition cumulative à diverses substances chimiques. »

Dans les mois et les années à venir, les chercheurs de l’étude MIREC ont l’intention d’examiner de près l’effet de l’allaitement sur les enfants.

Bien que certaines études sont en cours dans ce domaine, il reste encore beaucoup de choses à examiner. Les chercheurs étudieront le contenu du lait maternel, notamment les composés chimiques, les nutriments et les toxines fongiques, pour déterminer quels sont les effets sur le bébé.

Cette étude mettra des informations concrètes à la disposition des décideurs pour les aider à offrir les meilleurs conseils possible aux mères.


L’étude MIREC est un élément essentiel du Plan de gestion des produits chimiques. Ce plan vise à réduire les risques que présentent les substances chimiques pour la population canadienne et leur environnement en évaluant les substances qui sont utilisées au Canada et en intervenant lorsqu’elles s’avèrent nocives pour la santé humaine ou pour l’environnement.

Les études de ce type servent à informer les décideurs et peuvent les aider à orienter leurs actions pour changer l’avenir.

Ne manquez pas les autres articles sur les études MIREC aux différents stades de la vie des mères et de leurs enfants qui seront publiés au cours des semaines à venir.

Prochain article : Examen de l’exposition des enfants d’âge préscolaire aux substances chimiques.

Pour en savoir plus :

Plateforme de recherche de l’Étude mère-enfant sur les composés chimiques de l’environnement (MIREC)

MIREC Canada