Tic-tac : le temps presse par rapport à la maladie de Lyme et aux changements climatiques

Une tique sur un brin d’herbe

Une tique sur un brin d’herbe

La maladie de Lyme devient de plus en plus commune dans de nombreuses régions du Canada. Le gouvernement du Canada reconnaît que la maladie se répand et est déterminé à réduire au minimum les risques pour la santé publique qui lui sont associés.

L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) travaille à aborder cette préoccupation au moyen de l’éducation, de la sensibilisation et d’une surveillance nationale. Nous collaborons avec des groupes de patients, des professionnels de la santé ainsi que des laboratoires provinciaux et nous encourageons la participation de toutes les personnes touchées pour contrer la maladie de Lyme.

Nos scientifiques mènent aussi des recherches pour mieux comprendre la maladie de Lyme et les tiques qui la transmettent afin de protéger la santé de la population canadienne.

L’un des projets de recherche des scientifiques du Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) est d’étudier l’incidence des changements climatiques sur la propagation des tiques à pattes noires.

Les tiques à pattes noires (Ixodes scapularis), qui sont les vecteurs les plus probables de la maladie de Lyme parmi toutes les tiques, survivent de plus en plus souvent à nos saisons. C’est parce que nos saisons se réchauffent et que la température joue un grand rôle dans leur survie. Ce savoir aide les responsables de la santé publique à cibler leurs interventions dans les régions à risque.

Le Dr Nicholas Ogden, directeur, Sciences des risques pour la santé publique, a découvert pourquoi ces tiques arrivaient dans certaines régions du Canada et le lien avec les changements climatiques. Le Dr Ogden a créé des modèles climatiques pour déterminer où ces populations de tiques pourraient survivre au Canada. Combinés aux mouvements migratoires des oiseaux porteurs de tiques, ces modèles nous ont aidés à comprendre comment les populations de tiques pourraient croître à l’avenir.

Le Dr Nicholas Ogden

Le Dr Nicholas Ogden

Grâce à ces recherches, le lien est maintenant établi entre les changements climatiques et la transmission de la maladie des animaux aux humains par l’entremise des insectes. « C’est passé d’une théorie mathématique à une réalité biologique en santé publique », dit le Dr Ogden. Sans ces recherches, nous ne pourrions pas fournir aux Canadiens les conseils sur la santé les plus éclairés.

Les modèles climatiques du Dr Ogden reposaient sur des recherches menées par un autre scientifique de l’ASPC, Robbin Lindsay (Ph. D.). Il a construit ce qu’il a appelé des « appartements pour tiques », c’est-à-dire des contenants qui contiennent des tiques à divers stades de développement. Ces contenants ont été envoyés dans diverses régions climatiques du Canada pour voir à quelle vitesse les tiques sont passées d’un stade de développement à l’autre dans différentes conditions climatiques.

« Appartements pour tiques » sur le terrain

« Appartements pour tiques » sur le terrain

Mais les chercheurs ne travaillent pas seuls. La population canadienne a joué un rôle extrêmement important dans le suivi de la propagation des tiques au pays grâce aux Canadiens qui transmettent des échantillons de tiques aux autorités de santé publique de leur région, qui transmettent à leur tour leurs propres données de surveillance des tiques aux scientifiques de l’ASPC. Ces efforts ont contribué à faire franchir un autre pas aux cartes des risques et ont confirmé les prédictions des scientifiques. L’ASPC peut aujourd’hui prédire où les risques de maladie de Lyme pourraient augmenter au cours du prochain siècle.

Vous pouvez réduire au minimum les risques de contracter la maladie de Lyme en vous protégeant toujours contre les morsures de tiques quand vous passez du temps en plein air. Renseignez-vous sur la prévention de la maladie de Lyme sur Canada.ca/MaladieDeLyme.

Robbin Lindsay regarde des tiques à pattes noires au microscope dans l’insectarium..

Robbin Lindsay regarde des tiques à pattes noires au microscope dans l’insectarium.