2. Introduction et contexte

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Objectif de l'atelier

En juin 2016, Pêches et Océans Canada (le MPO) a annoncé son intention de collaborer avec la communauté scientifique canadienne de la technologie et des sciences de la mer (TSM), afin de mettre en place une alliance de la recherche océanique au Canada (l'AROC). Cette alliance de conseils subventionnaires et d'acteurs de la TSM se veut un moyen d'institutionnaliser la coopération afin d'améliorer la coordination des efforts de recherche, la création de programmes et les infrastructures connexes de manière à tirer le plus grand profit possible des investissements canadiens actuels et futurs en TSM, au pays comme à l'étranger. Les 22 et 23 février 2017, le MPO a convié à Ottawa quelque 90 décideurs (annexe B) de la communauté canadienne de la technologie et des sciences des océans pour discuter de la manière dont l'AROC pourrait améliorer la coordination globale dans la communauté en établissant des initiatives concrètes et tournées vers l'avenir.

 

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Renouvellement des investissements : Investissements majeurs en technologie et sciences de la mer

Les capacités globales de la communauté de la TSM connaissent une croissance importante grâce aux investissements fédéraux récents. Ces capacités constituent des occasions de réaliser des accomplissements scientifiques canadiens majeurs à l'aide d'une approche intégrée et coordonnée pour gérer et mener les activités en TSM, telle que celle envisagée dans le cadre de l'Alliance. Un aperçu des investissements récents en TSM canadiennes permet une bonne mise en contexte. En 2016, le gouvernement fédéral a effectué le plus grand investissement en sciences aquatiques au sein du gouvernement depuis plus d'une décennie, allouant 197 millions de dollars sur cinq ans au MPO. Cette revitalisation a permis de créer 135 nouveaux postes scientifiques et de consacrer des fonds annuels substantiels à la science collaborative dans la communauté des TSM. Cet investissement en sciences fondamentales a été bonifié par des fonds supplémentaires pour les sciences et la technologie dans les ministères scientifiques fédéraux, appuyant les initiatives menées dans le cadre du Plan de protection des océans (PPO), d'une valeur de 1,5 milliard de dollars. Le gouvernement fédéral a également effectué de nouveaux investissements considérables et en a maintenu d'autres dans la communauté des TSM en dehors des ministères et organismes scientifiques fédéraux. Ces investissements comprennent 94 millions de dollars pour la création de l'Ocean Frontier Institute pour la recherche scientifique sur le passage Nord Atlantique et Arctique canadien, et des fonds destinés à Oceans Network Canada, à l'Oceans Tracking Network, au Réseau stratégique pour des océans canadiens en santé, au programme scientifique de l'université Laval à bord du NGCC Amundsen, et au Programme des chaires de recherche du Canada, parmi de nombreux autres.

 

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Les sciences de la mer au Canada : Relever le défi, saisir l’opportunité

Le Conseil des académies canadiennes a réuni un groupe d'experts chargé d'établir les priorités de recherche en matière de sciences de la mer et d'évaluer les capacités et les lacunes des infrastructures canadiennes relatives à ces priorités. En 2013, ces experts ont publié deux rapports : Les 40 questions prioritaires pour la recherche canadienne en sciences de la mer et Les sciences de la mer au Canada : Relever le défi, saisir l’opportunité. Le sommaire de ce dernier rapport a déterminé, outre les priorités de recherche et les thèmes principaux, trois lacunes dans la coordination et l'harmonisation de la communauté des sciences des océans au Canada pour lesquelles des mesures doivent être prises :

  • Le manque de vision : Contrairement à d’autres pays ou à d’autres disciplines au Canada, il n’existe pas de vision ou de stratégie nationale globale pour les sciences de la mer au Canada. De ce fait, il est difficile d’établir l’ordre de priorité des besoins et de soigneusement planifier les investissements pour les sciences de la mer.
  • Le manque de coordination : Le traitement des problèmes de plus en plus complexes liés aux sciences de la mer exige une collaboration accrue à l’échelle locale, régionale, nationale et internationale ainsi qu’entre les disciplines et les secteurs. Malgré les nombreux cas de collaboration réussie au Canada, la collaboration dans les secteurs clés, comme l’observation des océans, est inexistante, et l’appui aux réseaux de recherche a souvent été limité par le financement temporaire. De façon plus générale, il n’existe pas, à l’échelle nationale, de mécanisme efficace pour coordonner l’affectation des ressources et faciliter le partage des infrastructures et du savoir parmi les océanographes. Cela nuit également au partage des ressources et du savoir à l’échelle internationale.
  • Le manque d'information : Les limites en matière d’accès, de disponibilité et de comparaison des données rendent difficile l’évaluation de plusieurs catégories des capacités en sciences de la mer, notamment le nombre de chercheurs actifs, les données globales en dépenses pour la recherche, ou les répertoires des principaux instruments en sciences de la mer.

Au cours des discussions sur ces lacunes et les difficultés et occasions actuelles énoncées dans ces rapports, la création d'une Alliance a été considérée comme le meilleur mécanisme pour faire avancer les activités qui permettront d'aborder plusieurs de ces questions transversales.

  • Là où une vision nationale commune et une stratégie à jour en matière de sciences des océans manquent au Canada, l'AROC pourrait mettre au point une stratégie nationale en TSM.
  • Là où le Canada fait face à une communauté fragmentée et à l'absence de coordination nationale de l'allocation des ressources, l'AROC pourrait servir d'interface et tenir un rôle de coordination dans tout le pays.
  • Là où l'information est insuffisante pour évaluer le personnel canadien hautement qualifié en technologie et sciences de la mer, l'AROC pourrait colliger les inventaires des réseaux, ce qui donnera un aperçu du capital intellectuel existant.
 

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La vision de l'Alliance de la recherche océanique au Canada (AROC)

Depuis la publication des rapports du Conseil des académies canadiennes, une vision d'une alliance canadienne, de la forme qu'elle pourrait prendre, de son mode de fonctionnement et des résultats souhaités prend forme sous l'égide du Consortium canadien des universités de la recherche océanographique (CCURO). Tout en jouant un rôle déterminant en fournissant son appui aux rapports du Conseil des académies canadiennes, le CCURO et ses membres ont tenu une table ronde sur les sciences des océans, plusieurs ateliers, et ont commandé le rapport Investigating the Establishment of a Canadian Organization for the Coordination of Ocean Science Activities in Canada. Ces activités, parmi d'autres, ont aidé à définir l'ébauche suivante de la vision, tenant lieu de point de départ pour la suite des discussions auxquelles participera l'ensemble de la communauté :

  • La création d'un forum bien implanté sur les sciences de la mer qui servira de fondement à la poursuite des intérêts de la communauté.
  • L'établissement d'un réseau solide entre le gouvernement, la communauté universitaire, les organismes non gouvernementaux, les intervenants autochtones et le secteur privé en TSM présentant une mobilité de recherche élevée et jouissant d'une solide coordination en matière de partage des infrastructures et des ressources de recherche.
  • L'engagement politique à long terme des décideurs et des conseils subventionnaires envers la recherche sur les océans et la création de programmes de surveillance et de conservation.
  • Une approche cohérente et globale face à l'engagement international vis-à-vis duquel le Canada affirme son rôle de leader
  • Des sciences et des données ouvertes au profit de tous les acteurs scientifiques à l'échelle nationale et internationale.
  • Des données probantes plus solides et exhaustives en soutien à la prise de décisions concernant les océans canadiens.

Afin de rester conformes à la vision d'ensemble, certaines fonctions ont été considérées comme fondamentales à la mise en œuvre de l'Alliance. Celles-ci comprennent la facilitation du réseautage et de la connectivité, l'apprentissage et l'harmonisation, ainsi que le travail collaboratif mettant l'accent sur des résultats concrets. Bien que l'atelier ait été organisé par le MPO, celui-ci perçoit l'Alliance comme une entreprise collective, dans laquelle le leadership et la responsabilité quant à la voie à suivre et aux résultats associés sont partagés. Il est également important, dans les discussions visant à définir la vision de l'Alliance, de déterminer ce qu'elle n'est pas. L'Alliance ne se veut pas un groupe de lobbying, ni un organisme de consultation du MPO. L’Alliance ne se veut pas, non plus, un mécanisme de financement, mais elle pourrait fournir de la direction stratégique à la communauté au niveau des priorités et de la coordination du financement.

 

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