Le point de vue d’une étudiante : l’entomologie à l’ACIA

Novembre 2023 | Agence canadienne d'inspection des aliments | par Kiersten DeViller

Je m’appelle Kiersten DeViller et je suis en troisième année de biologie à l’Université Carleton. Je souhaite faire carrière en entomologie : selon moi, les insectes constituent le groupe d’animaux le plus impressionnant qui soit. La diversité de leur comportement et de leur morphologie est infiniment fascinante.

L’été dernier, j’ai eu la chance de travailler comme étudiante avec Erin Campbell, au laboratoire de recherche en entomologie de l’ACIA, qui fait partie du Laboratoire des végétaux d’Ottawa. Pour être tout à fait honnête, lorsque j’ai entendu parler du poste, je ne savais aucunement que l’ACIA avait un laboratoire d’entomologie, mais en travaillant avec ces personnes cet été, j’ai appris que non seulement il existe, mais on y fait aussi des choses très cool! Mon été a été rempli de nouvelles expériences et de tant de coléoptères! Alors, voici un petit aperçu de ce à quoi a ressemblé mon été.

Conservation des collections

Mon rôle officiel au sein du laboratoire était celui de technicienne de terrain en entomologie, mais, avec le recul, je dirais que c’était une description plutôt vague. Revenons au 1er mai 2023, lors de mon tout premier jour de travail. On m’a fait visiter le laboratoire – un petit bâtiment tranquille où il n’y a jamais plus de huit personnes. L’apparence paisible des lieux est cependant trompeuse, car j’ai rapidement appris qu’il s’y passait toujours beaucoup de choses. Le bâtiment abrite des laboratoires moléculaires, une collection d’insectes et même quelques colonies de punaises et de blattes. C’est là qu’on trouve l’unité d’entomologie du Laboratoire des végétaux d’Ottawa, qui est un laboratoire de diagnostic et de recherche.

Le début du mois de mai est un peu trop frais pour effectuer des travaux entomologiques sur le terrain; par conséquent, ma première tâche a consisté à entamer le long processus de conservation et de numérisation de la collection d’insectes de l’ACIA. Cette collection est relativement petite, par rapport aux millions de spécimens conservés dans des collections plus importantes, mais elle contient des milliers de spécimens qui aident le laboratoire de diagnostic à identifier les insectes et les arthropodes collectés aux frontières du Canada, dans les ports d’embarquement et dans tout le pays. La numérisation de cette collection a permis de l’organiser et de la rendre plus utile pour le laboratoire. Au cours des semaines suivantes, j’ai donc parcouru la collection, spécimen par spécimen, en transcrivant les étiquettes des collections dans une énorme feuille de calcul Excel. Cette tâche ne semble peut être pas être des plus passionnantes, mais comme l’ACIA vérifie souvent la présence d’insectes et d’arthropodes envahissants ou potentiellement dangereux dans les marchandises importées, la collection contient une incroyable diversité de spécimens provenant de tous les coins du monde. En la parcourant, on y trouve des insectes d’Allemagne, d’Afrique du Sud, d’Australie, d’Égypte et bien plus encore. C’était fascinant, et une excellente occasion pour moi de me familiariser avec les différentes espèces, la gestion des collections et peut-être aussi de rafraîchir mes compétences dans Excel.

Projet de piégeage du scarabée japonais

Cependant, les choses n’ont pas tardé à devenir plus sérieuses. L’attraction principale, cet été, a été la première étape d’une étude visant à améliorer l’efficacité du piégeage des scarabées japonais. En collaboration avec le laboratoire de recherche en entomologie de l’ACIA, j’ai passé mon été à planifier, à cartographier, à mesurer et à piéger (des milliers et des milliers de scarabées).

Le scarabée japonais est bien établi dans de nombreuses régions de l’est du Canada, mais il s’est récemment établi à Vancouver, en Colombie-Britannique. Pour contribuer aux efforts d’éradication à Vancouver, nous avons testé les taux de capture des coléoptères au moyen de pièges installés à différentes distances les uns des autres, afin de déterminer la distance optimale pour piéger le plus grand nombre possible de coléoptères.

L’aspect le plus intéressant de la participation à ce projet est que, bien qu’étudiante, j’ai pu contribuer à presque toutes les parties de l’étude, y compris :

  • la cartographie de l’emplacement des pièges
  • la mise en place de nos sites de recherche
  • la manipulation des pièges
  • l’enregistrement et la gestion des données
  • la pesée des 470 000 coléoptères capturés
  • l’analyse statistique

J’ai pu acquérir une expérience concrète de la mise en place et de la réalisation de recherches expérimentales et me familiariser avec les problèmes qui se posent lors d’un travail sur le terrain. Des problèmes comme le changement de plans pour s’adapter aux conditions météorologiques, à l’espace disponible, à des ressources limitées ou même à une tornade qui renverse les pièges. La participation à ce projet m’a permis de découvrir le processus de recherche expérimentale et m’a donné l’occasion d’acquérir de toutes nouvelles compétences, comme la création de cartes avec QGIS!

Ce fut un privilège absolu que de travailler au laboratoire d’entomologie de l’ACIA cet été. J’ai adoré rencontrer autant de remarquables entomologistes, améliorer mes compétences en gestion de collections et effectuer des travaux entomologiques sur le terrain. Il me tarde de revenir au laboratoire et de poursuivre le projet sur le scarabée japonais l’été prochain!

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