Les constatations d’un chercheur scientifique d’ECCC soulignent le succès du Protocole de Montréal

En 1987, les 197 États membres des Nations Unies se sont réunis pour adopter le Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Cet accord environnemental réglemente la production et la consommation de produits chimiques d’origine humaine, comme les chlorofluorocarbones que l’on retrouve dans des produits comme les aérosols, qui appauvrissent la couche d’ozone. Aujourd’hui, plus de 30 ans plus tard, nous constatons toujours les répercussions positives de ce protocole historique sur le bouclier qui absorbe la majorité des rayonnements ultraviolets du soleil.

Les produits chimiques néfastes régis par le Protocole de Montréal ont provoqué des changements dans le vent et la température de l’air dans l’hémisphère Sud. John Fyfe (Ph. D.), chercheur scientifique principal à Environnement et Changement climatique Canada, et ses collègues américains se sont penchés sur ces changements au cours des dernières décennies. Selon leur étude, publiée plus tôt cette année dans Nature, les changements provoqués par l’appauvrissement de la couche d’ozone en ce qui concerne la température et le vent ont cessé autour de l’an 2000. L’étude arrive à la conclusion que le Protocole de Montréal est le principal moteur de ce renversement encourageant.

Résorption du trou dans la couche d’ozone

Le trou dans la couche d’ozone a été découvert en 1985 et se forme chaque printemps au-dessus de l’Antarctique. Tout au long des années 1980 et 1990, le trou dans la couche d’ozone a pris de l’ampleur, entraînant une intensité accrue du courant-jet aux latitudes moyennes de l’hémisphère Sud et son déplacement vers le pôle Sud. « La cause de ce déplacement vers le pôle, de la fin des années 1970 jusqu’aux années 2000, était principalement attribuable aux effets combinés de l’augmentation des gaz à effet de serre et de la diminution de l’ozone stratosphérique », explique M. Fyfe.

À partir de l’an 2000 environ, la concentration de substances responsables de la destruction de l’ozone dans la stratosphère a commencé à diminuer et le trou dans la couche d’ozone a commencé à se résorber. John Fyfe et ses collègues de l’Université du Colorado, de l’Université Columbia et de l’Université Johns Hopkins ont montré qu’à partir de ce moment-là, le courant-jet a arrêté sa migration vers le sud.

Appauvrissement de la couche d’ozone et émissions de gaz à effet de serre

À l’aide de simulations informatiques, les chercheurs ont conclu que le changement constaté dans les vents atmosphériques, entre environ 1979 à 2000, ne saurait s’expliquer que par des effets naturels. Ce changement est plutôt dû à la combinaison des concentrations à la hausse de dioxyde de carbone et des substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Après 2000, lorsque les substances appauvrissant la couche d’ozone ont commencé à diminuer, le déplacement des vents vers le pôle a cessé, voire s’est légèrement inversé.

La couche d’ozone est en voie de restauration, mais les concentrations de dioxyde de carbone continuent d’augmenter, et donc l’avenir est incertain. Toutefois, le Protocole de Montréal illustre le fait que les accords multilatéraux internationaux peuvent avoir d’importants effets positifs sur notre environnement. Lorsque les dirigeants mondiaux ont signé le Protocole en 1987, l’objectif était d’empêcher la destruction de la couche d’ozone, et le Protocole de Montréal a réussi à assurer la protection continue de notre système climatique mondial.