Nous sommes exposés au quotidien à une multitude de substances chimiques. Comment savons-nous qu’elles sont sans danger? Eh bien, Deborah Ratzlaff et ses collègues du Bureau de l’évaluation et du contrôle des substances nouvelles de Santé Canada veillent à ce qu’elles le soient! Son équipe de biologistes et de chimistes travaille d’arrache-pied pour s’assurer que les toutes nouvelles substances qui arrivent sur le marché canadien ne sont pas dangereuses, ni pour vous ni pour l’environnement.
En étroite collaboration avec leurs homologues d’Environnement et Changement climatique Canada, Deborah et ses collègues examinent les risques que les substances pourraient présenter pour les citoyens et l’environnement avant leur mise sur le marché canadien. En fait, depuis les années 1990, le programme a évalué plus de 20 000 dossiers.
Qu’est-ce qu’une substance?
Une substance est quelque chose qui est créé délibérément ou que l’on trouve à l’état naturel dans l’environnement. Les substances peuvent être des composés chimiques, des polymères ou des organismes vivants. On en trouve partout, et elles sont les principales composantes de base des produits que nous utilisons tous les jours.
Les substances utilisées au Canada figurent sur la Liste intérieure des substances (LIS). Toute substance qui ne se trouve pas sur la LIS est considérée comme nouvelle au Canada et doit être évaluée. Depuis sa création, le Programme des substances nouvelles a évalué plus de 5 000 substances qu’il a ajoutées à la LIS.
Examen des nouvelles substances
Quiconque veut produire ou importer une nouvelle substance dans le but de l’utiliser dans des revêtements industriels ou des cosmétiques, ou dans un large éventail d’autres contextes, doit en informer Santé Canada et fournir des études scientifiques qui prouvent l’innocuité de la nouvelle substance.
L’équipe de Deborah travaille également avec des chercheurs d’autres secteurs de Santé Canada et d’autres ministères, comme Environnement et Changement climatique Canada et Agriculture et Agroalimentaire Canada. Leurs recherches aboutissent à des données supplémentaires qui sont utilisées pour valider les prédictions et affiner les évaluations afin de s’assurer que les bonnes décisions sont prises.
En règle générale, Santé Canada évalue les répercussions que pourrait avoir la substance sur la santé humaine. En ce qui concerne les substances utilisées dans les cosmétiques, les produits pharmaceutiques, les produits de santé naturels, les médicaments biologiques, les instruments médicaux et les additifs alimentaires, Santé Canada évalue également les effets sur l’environnement. Et c’est là que l’équipe de Deborah entre en scène!
L’équipe examine l’utilisation prévue d’une substance et prédit la quantité qui pourrait se retrouver dans l’environnement, la durée pendant laquelle elle y restera et si elle peut s’accumuler dans la chaîne alimentaire. Elle détermine également si la nouvelle substance pourrait nuire à la faune ou aux sources d’eau, et au bout du compte, à la santé humaine.
« Lorsqu’une entreprise souhaite ajouter une nouvelle substance chimique à votre shampoing, par exemple, nous tenons compte du fait que vous allez l’utiliser sur votre corps et qu’il finira ensuite par être évacué par les canalisations », explique Deborah. « Nous suivons cette substance chimique tout au long du cycle d’utilisation, d’élimination et de rejet dans l’environnement pour savoir où elle finit par aboutir et si elle peut faire des dégâts en cours de route. »
Si l’évaluation révèle que la substance peut être dangereuse pour la santé humaine ou toxique pour les poissons ou d’autres organismes vivants, des restrictions peuvent être imposées ou des données supplémentaires peuvent être demandées.
Deborah s’intéresse particulièrement aux effets des substances que nous employons quotidiennement sur l’environnement. « L’environnement ne peut pas choisir les substances que nous utilisons. C’est à nous de réfléchir aux répercussions de leur utilisation », explique-t-elle.
Ce travail important est effectué par un groupe de personnes dévouées qui ont vraiment à cœur de faire la différence. Grâce à elles, nous pouvons être sûrs que les effets des nouvelles substances entrant au Canada sur l’environnement et la santé humaine ont été examinés.
Attirons l’attention sur le travail exceptionnel des femmes en sciences! Cet article fait partie d’une série publiée sur un mois pour célébrer les femmes dans le domaine des sciences, à partir de la Journée internationale des femmes et des filles de science (11 février) jusqu’à la Journée internationale de la femme (8 mars).