À l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), les épidémiologistes jouent un rôle important dans la protection de la santé des Canadiens, car ils étudient les tendances des maladies afin de comprendre ce qui cause une maladie et la meilleure façon de la prévenir. Les épidémiologistes peuvent travailler sur tous les types de problèmes liés à la santé, dont les maladies infectieuses, les maladies chroniques, les blessures et bien d’autres.
La Division de la gestion des éclosions (DGE) à l’ASPC enquête sur les éclosions touchant plusieurs provinces ou territoires qui causent des maladies entériques, souvent par le biais d’aliments ou d’animaux contaminés par des bactéries comme Salmonella et E.coli.
Joyce Cheng est la gestionnaire de l’équipe d’intervention de la DGE. Son équipe a comme principales responsabilités de recueillir, de gérer, d’analyser et d’interpréter des données pour trouver la source d’une éclosion. La collecte de données consiste à recueillir le plus de renseignements possible au sujet d’une éclosion, notamment par la conception d’un questionnaire à l’intention des personnes malades sur leur exposition avant qu’elles ne tombent malades. Une fois que l’équipe a recueilli les renseignements, elle s’assure que toutes ces données sont saisies dans une base de données commune afin d’en faciliter la gestion et l’analyse.
Lors de l’analyse des données, Mme Cheng et son équipe se mettent dans la peau d’enquêteurs et cherchent les points communs dans les données.
« Des personnes ont-elles acheté le même aliment dans le même magasin? Des personnes ont-elles mangé au même restaurant? Est-il inhabituel qu’autant de personnes signalent le même aliment? Ce ne sont là que quelques-unes des questions sur lesquelles nous nous penchons lorsque nous analysons et interprétons les données pour trouver la source d’une maladie. Si une source est déterminée, nous pouvons informer le public par le biais d’un avis de santé publique et l’aliment peut faire l’objet d’un rappel, ce qui aide à protéger les Canadiens partout au pays et à empêcher qu’ils tombent malades », explique Mme Cheng.
Mme Cheng travaille à la DGE depuis plus de 11 ans. Elle a commencé comme étudiante et a grimpé les échelons jusqu’à son rôle actuel de gestionnaire. La carrière de Mme Cheng s’est naturellement orientée vers l’épidémiologie; elle a étudié les sciences de la santé à l’Université McMaster, puis a obtenu une maîtrise en santé publique à l’Université de Waterloo. Au cours de sa maîtrise, elle a suivi des cours d’épidémiologie puis a effectué son stage à la DGE, ce qui a alimenté son intérêt à l’égard de ce domaine. Dans son poste actuel, elle aime le travail de détective qu’elle doit accomplir lors d’une enquête sur une éclosion, car elle utilise quotidiennement son esprit critique et ses compétences en résolution de problèmes.
La DGE a enquêté sur de nombreuses éclosions, dont certaines ont donné lieu à des changements en amont visant à prévenir l’apparition de maladies. Par exemple, l’équipe a enquêté sur de nombreuses éclosions de salmonellose associées à des produits de poulet cru pané et congelé, comme les croquettes et les lanières. L’équipe a pu déterminer le lien entre la maladie et ces produits, ce qui a conduit à plusieurs avis de rappel d’aliments et à de nouvelles exigences de l’industrie visant à enrayer la présence de salmonelles dans ces produits.
On estime que chaque année, un Canadien sur huit souffre d’une maladie d’origine alimentaire, qui peut aller de symptômes légers à l’hospitalisation ou au décès. Mme Cheng et son équipe de la DGE s’efforcent de réduire le risque de ces maladies en enquêtant sur les éclosions et en utilisant les données pour prendre des mesures afin d’éviter que d’autres personnes ne tombent malades.