Qualité de l’air intérieur et santé : Travailler main dans la main avec les communautés des Premières Nations

La qualité de l’air dans notre foyer est importante pour notre état de santé général. Dans le cadre de l’investissement du gouvernement du Canada pour comprendre la qualité de l’air et l’améliorer, Santé Canada a collaboré avec les communautés des Premières Nations de la zone de Sioux Lookout et d’autres partenaires pour mesurer la qualité de l’air intérieur et examiner ses liens avec les taux élevés d’infections respiratoires observés chez les enfants des Premières Nations de la région.

L’étude sur la qualité de l’air intérieur dans les communautés des Premières Nations portait sur le lien entre la qualité de l’air dans les habitations et les infections des voies respiratoires inférieures (dont la bronchiolite et la pneumonie), l’asthme et les infections cutanées chez les enfants de 3 ans et moins qui vivent dans les réserves.

Lui-même père de jeunes enfants, Gary Mallach, chercheur à Santé Canada, s’intéressait vivement à cette question.

Il a entrepris cette étude essentielle en partenariat avec le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, l’Université Carleton, la Première Nation Nishnawbe, l’Administration des services de santé des Premières Nations de Sioux Lookout et Services aux Autochtones Canada.

Chez les enfants vivant dans les communautés des Premières Nations de la zone de Sioux Lookout, un regroupement de communautés isolées du nord-ouest de l’Ontario accessibles uniquement par avion, les taux d’infections des voies respiratoires inférieures sont beaucoup plus élevés que la moyenne canadienne.

« Ni Santé Canada ni les communautés des Premières Nations ne disposaient du genre de données requises pour se faire une idée exacte de la qualité de l’air dans les habitations de la région et des effets de la qualité de l’air intérieur sur la santé respiratoire de ces enfants », explique M. Mallach.

Plus du quart des habitations dans lesquelles vivaient de jeunes enfants ont participé à l’étude.

Au moment de l’examen des données, l’équipe de recherche a constaté que les taux de maladies respiratoires chez les jeunes enfants vivant dans ces communautés étaient effectivement élevés, le quart des enfants ayant été évacués de leurs communautés au moins une fois à cause d’une telle maladie.

Les conditions de vie dans les habitations où la qualité de l’air est médiocre ont sans doute contribué à ces problèmes de santé, car l’étude indique que les niveaux d’endotoxine étaient particulièrement associés aux problèmes de santé respiratoire des enfants.

Selon l’étude, de nombreuses habitations avaient des niveaux de polluants atmosphériques élevés, possiblement dus à des facteurs tels qu’un fort taux d’occupation, une ventilation inadéquate et des sources intérieures de contaminants, comme le bois de chauffage remisé et l’humidité excessive.

Divers facteurs influent sur la qualité de l’air intérieur, notamment l’aménagement et l’entretien de l’habitation, les comportements des occupants et la ventilation.

Pour étudier la qualité de l’air intérieur, il faut inspecter minutieusement les habitations, parler avec des résidents et contrôler la présence de toute une gamme de contaminants, car il faut dresser un portrait complet pour pouvoir comprendre les problèmes et améliorer les conditions.

Les chercheurs ont collaboré étroitement avec les chefs et les conseils, ainsi qu’avec les établissements de santé des différentes communautés pour s’assurer qu’ils étaient partie prenante tout au long du processus. Les assistants de recherche des communautés locales des Premières Nations ont recruté les participants et ont recueilli des informations sur la santé ainsi que des données sur la température, l’humidité relative et les niveaux de divers polluants dans les habitations.

« Ce fut un véritable partenariat entre les Premières Nations, le gouvernement, les partenaires cliniques et le milieu universitaire. Tous ont fait profiter de leur savoir-faire et de leurs relations et ont travaillé ensemble pour assurer la réussite du projet », souligne M. Mallach.

Il faut absolument que les communautés participantes puissent bénéficier de ce type de recherche. L’équipe du projet a utilisé certaines des connaissances acquises pendant l’étude pour améliorer autant que possible la qualité de l’air intérieur des habitations.

« Pendant que nous étions encore dans les communautés, nous en avons profité pour remédier à certains problèmes de salubrité. Les autorités locales chargées du logement ont reçu une formation sur la manière de résoudre quelques-uns des problèmes que nous avons constatés, notamment par l’installation et l’entretien des ventilateurs de récupération de chaleur et la prévention des moisissures », précise M. Mallach.

Pour que d’autres améliorations puissent être apportées grâce à la sensibilisation, les partenaires de l’étude ont travaillé avec les Premières Nations locales pour concevoir et diffuser des documents fondés sur des faits et culturellement adaptés pour aider les occupants à reconnaître et à résoudre les problèmes de qualité de l’air intérieur recensés au cours de cette étude.

M. Mallach est fier du succès du projet. Il se sert maintenant de ce que celui-ci lui a appris alors qu’il collabore à l’Étude sur l’alimentation, l’environnement, la santé et la nutrition des enfants et des jeunes des Premières Nations (EAESNEJ) (en anglais seulement).

Les résultats de l’étude ont récemment été publiés dans un article du Canadian Medical Association Journal intitulé Housing conditions and respiratory morbidity in Indigenous children in remote communities in Northwestern Ontario, Canada (en anglais seulement).