Rencontrez l’équipe de la Division de la gestion des éclosions à l’Agence de la santé publique du Canada

La Division de la gestion des éclosions (DGE) à l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) est composée d’une équipe de personnes hautement qualifiées issues d’horizons divers qui s’occupent d’évaluer et de détecter les éclosions de maladies entériques (p. ex., Salmonellose, Infection à E. coli, Listériose) survenant dans plusieurs provinces et territoires du Canada, ou dans au moins une province ou un territoire et un autre pays, et de coordonner les enquêtes à cet égard. Ces personnes travaillent de concert avec une foule de partenaires de la santé publique et de la salubrité des aliments d’ici et de l’étranger pour trouver la source d’une éclosion et protéger la santé des Canadiens.

L’équipe de la DGE est en grande partie constituée d’épidémiologistes, les « détectives des maladies », qui aident à prévenir les maladies entériques et à protéger les Canadiens contre celles-ci. Faisons la connaissance de quelques-unes de ces femmes inspirantes :

Tanis Kershaw, épidémiologiste principale, Division de la gestion des éclosions

Épidémiologiste à la DGE depuis six ans, Tanis Kershaw est très passionnée par le travail qu’elle fait. Le secteur scientifique ne l’a pas toujours intéressée. En effet, elle avait dans sa jeunesse d’autres aspirations, elle songeait notamment à être avocate, auteure et même entraîneuse de dauphins (une carrière peu commode lorsqu’on grandit en Saskatchewan)!

Elle a décidé d’étudier la psychologie à l’Université de la Saskatchewan dans le but de devenir psychologue médico-légale clinique. Après avoir obtenu son diplôme, elle a eu du mal à trouver un emploi dans son domaine, mais elle a eu la chance de se voir offrir un poste d’assistante de recherche en santé publique à la Saskatoon Health Region. Dans le cadre de ses fonctions, elle a travaillé avec plusieurs épidémiologistes, dont l’un d’entre eux participait au Programme canadien d’épidémiologie de terrain (PCET) de l’ASPC, ce qui lui a donné envie de poser sa candidature à ce programme. Tanis a ensuite obtenu sa maîtrise en santé publique (MSP) à l’Université de la Saskatchewan, tout en continuant à travailler à temps plein à la Saskatoon Health Region. Après avoir terminé sa maîtrise, elle a obtenu un poste à la Winnipeg Regional Health Authority, où elle a continué d’acquérir de l’expérience en épidémiologie pendant le processus de candidature au PCET. C’est avec joie qu’elle a appris qu’elle a été choisie pour faire partie de la cohorte 39 du PCET en 2013, et c’est ainsi que sa carrière au gouvernement fédéral a commencé. À ce jour, c’est une des réalisations dont elle est la plus fière et elle garde un souvenir impérissable de son parcours en tant qu’épidémiologiste de terrain.

Dans son emploi actuel d’épidémiologiste principale, elle s’occupe de diriger et de coordonner les enquêtes sur des éclosions de maladies entériques touchant plusieurs administrations. Elle a notamment enquêté sur une éclosion inoubliable d’E. coli qui s’est avérée être associée à la farine, une première au Canada! Elle raconte que toute l’équipe a travaillé sans relâche à cette enquête pendant près de trois mois pour tenter de trouver la source des cas qui se déclaraient.

« Ce fut un véritable travail de détective. Nous avions un tableau blanc sur lequel figuraient tous les aliments et ingrédients qui auraient pu être la source de l’éclosion. Quand nous avons enfin compris que la cause de la maladie était la farine, ce fut très valorisant étant donné que le travail acharné de notre équipe allait permettre de prévenir d’autres cas associés à ce produit chez les Canadiens. », explique-t-elle.

Tanis a mis du temps avant de trouver sa passion, l’épidémiologie. Elle encourage donc les gens à être ouverts aux nouvelles possibilités et à continuer d’essayer de nouvelles choses jusqu’à ce qu’ils trouvent ce qui les passionne. Une fois que vous avez accepté un emploi, elle conseille de ne pas oublier de vous constituer un réseau et de chercher des personnes qui occupent le poste qui vous intéresse, car les débouchés en tant qu’épidémiologiste sont nombreux!

Ashley Kerr, épidémiologiste principale, Division de la gestion des éclosions

Ashley Kerr, fière mère de deux enfants, est épidémiologiste à la DGE depuis sept ans. Dans son enfance, Ashley s’intéressait beaucoup au monde naturel qui l’entourait, comme la faune et la flore, l’espace et la géographie. Son amour de la science s’est amplifié quand ses parents lui ont acheté un microscope alors qu’elle était à l’école primaire. Elle a grandi en admirant des femmes fortes dans le domaine scientifique, comme la Dre Roberta Bondar et Jane Goodall, et a voulu faire carrière dans les sciences.

Animée par sa passion, elle a étudié les sciences biologiques à l’Université de Guelph, et après avoir fait du bénévolat en Afrique, elle est revenue pour faire une maîtrise en sciences biomédicales. Pendant sa maîtrise, elle a travaillé comme assistante de recherche en santé publique à l’ASPC, où elle a soutenu divers examens systématiques et autres synthèses de connaissances. C’est en suivant des cours d’épidémiologie et de statistiques, ainsi qu’en travaillant à l’ASPC, qu’est né son intérêt pour le domaine de l’épidémiologie. À force de travail et de réseautage, elle a été embauchée à la DGE.

Dans son rôle d’épidémiologiste principale, elle est appelée à évaluer et à détecter les éclosions de maladies entériques touchant plusieurs administrations, et à y répondre. Ashley a fait partie de l’équipe d’évaluation et de détection de la DGE, ainsi que de l’équipe d’intervention, et elle adore le fait que son emploi lui permet de tisser des liens et de communiquer avec toute une gamme de professionnels de la santé de partout au Canada. Elle aime faire partie d’un milieu intellectuel qui travaille à une cause commune, trouver la source d’une éclosion. L’aspect de son travail qu’elle préfère par-dessus tout, c’est qu’il la met en position de favoriser la santé des Canadiens et de la protéger.

Tout au long de sa carrière, Ashley a pu collaborer à des projets novateurs. À titre d’exemple, un des grands projets sur lesquels elle a travaillé avec bien d’autres formidables professionnels de la santé publique consistait à créer une ressource appelée Foodbook.

« Foodbook est un sondage téléphonique axé sur une population qui a été effectué dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada sur une période d’un an. Les participants devaient indiquer les types d’aliments, d’eau et d’animaux auxquels ils avaient été exposés sur une période de sept jours. Mon rôle consistait à appuyer la conception du sondage et à analyser les données recueillies. Ce projet a été mémorable pour moi, car cette ressource continue d’être utilisée à ce jour pour permettre une réponse rapide et efficace aux éclosions de maladies entériques », explique-t-elle.

À tous ceux qui envisagent une carrière scientifique, Ashley conseille de ne pas avoir peur de poser des questions et de sortir de sa zone de confort. Elle leur dit d’essayer de vivre le plus d’expériences possible. Cela les aidera à trouver ce qui les passionne et à se frayer un chemin qui leur ressemble et qui correspond à leurs centres d’intérêt; les possibilités sont infinies!

Anna Manore, épidémiologiste, Division de la gestion des éclosions

Anna Manore a toujours été intéressée par les sciences et est fascinée par la nature depuis son enfance. Elle a commencé ses études universitaires avec le vague objectif de devenir médecin ou vétérinaire. Elle travaille maintenant à la DGE en tant qu’épidémiologiste depuis près de trois ans.

Anna a obtenu un baccalauréat en sciences à l’Université de Guelph où elle a étudié la microbiologie. Son diplôme comprenait un programme coopératif, qui lui a donné d’excellentes occasions de travailler dans des laboratoires universitaires et industriels. Son dernier stage a été effectué à l’ASPC, où elle a participé à la quantification des risques pour la santé associés à l’eau potable dans une collectivité rurale et éloignée. Au départ, elle hésitait un peu à accepter le poste, car il s’agissait d’un travail de bureau très différent de son expérience antérieure en laboratoire de microbiologie. Toutefois, cette expérience a été le point culminant de son programme coopératif et a donné une toute nouvelle orientation à sa carrière! L’un des points saillants de cette expérience a été l’occasion de rencontrer des représentants de la collectivité et de voir les répercussions possibles de son travail dans le monde réel. À titre d’étudiante coop à l’ASPC, elle a remarqué que la plupart de ses collègues détenaient un diplôme d’études supérieures en santé publique ou en épidémiologie, ce qui l’a incitée à retourner à l’Université de Guelph et à obtenir une maîtrise en épidémiologie.

Après sa maîtrise, Anna est revenue à l’ASPC en tant qu’épidémiologiste au sein de l’équipe d’intervention de la DGE où elle soutient les enquêtes sur les éclosions touchant plusieurs provinces ou territoires. Une partie importante de son rôle consiste à soutenir les efforts des membres de l’équipe de la DGE et des partenaires d’autres organisations et à s’assurer que chacun dispose des renseignements dont il a besoin pour aider à déterminer la source d’une éclosion. C’est l’une des parties du travail qu’Anna préfère : elle aime la façon dont tout le monde travaille ensemble pendant les enquêtes. Elle aime également le fait que chaque enquête contribue à améliorer les processus d’enquête sur les éclosions, ce qui, en fin de compte, permet de mieux protéger les Canadiens contre les maladies entériques.

Selon Anna, la définition d’une carrière en sciences est beaucoup plus large qu’on pourrait le croire, et il existe des carrières scientifiques pour toutes sortes de parcours, de compétences et de champs d’intérêt. Elle encourage les gens à ratisser large lorsqu’ils entament une carrière en sciences et à accepter les occasions avec enthousiasme et ouverture d’esprit. Après tout, sans cela, Anna n’aurait peut-être jamais trouvé sa carrière d’épidémiologiste!

Natalie Lewoc, épidémiologiste, Division de la gestion des éclosions

À partir de la dissection d’une grenouille à l’école secondaire jusqu’à l’étude de la neurodégénérescence chez les rongeurs pour sa thèse de premier cycle, Natalie Lewoc a toujours été intéressée et fascinée par la science. Elle a entamé sa carrière d’épidémiologiste à la DGE il y a un an et demi et elle aime le travail qu’elle fait.

Natalie a obtenu un baccalauréat en arts et en sciences multidisciplinaires avec double spécialisation en psychologie et biologie de l’Université de Windsor. Elle a ensuite décroché une maîtrise accélérée en santé publique (MSP) de l’Université de Guelph, ce qui lui a ouvert plusieurs perspectives de perfectionnement professionnel, dont un stage à la DGE. Le programme de MSP de l’Université de Guelph lui a permis de s’épanouir intellectuellement grâce à l’exploration des interrelations entre la santé humaine et la santé animale. La combinaison de ces expériences et de ces réalisations universitaires lui a donné les connaissances nécessaires pour faire la transition vers le monde des enquêtes sur les maladies d’origine alimentaire.

Dans son poste actuel d’épidémiologiste au sein de l’équipe d’évaluation et de détection de la DGE, Natalie a assumé diverses tâches passionnantes, depuis la mise au point de questionnaires jusqu’à l’étude de la croissance des foyers de maladies entériques. Son rôle principal est de trier et d’évaluer les foyers de maladies entériques afin de déterminer si l’équipe d’intervention, chargée d’enquêter sur les épidémies d’origine alimentaire, doit assurer un suivi ou mener une enquête plus approfondie. Natalie et son équipe analysent les foyers de contamination en fonction de leurs différentes caractéristiques, comme le nombre de cas, les provinces ou territoires touchés et les profils démographiques. L’un de ses projets préférés consistait à analyser ces caractéristiques ou indicateurs pour voir lesquels étaient associés à l’identification d’une source alimentaire lors d’enquêtes sur des éclosions touchant plusieurs administrations. Elle est particulièrement fière de ce projet, car elle l’a mené à bien de A à Z et a eu l’honneur de pouvoir communiquer les résultats à ses collègues. De plus, les conclusions de ce projet pourraient contribuer à améliorer la solvabilité des futures enquêtes sur les éclosions de maladies entériques, protégeant ainsi la santé des Canadiens.

Tout au long de sa carrière de scientifique et en travaillant avec tant de femmes épidémiologistes fortes à la DGE, Natalie a pris progressivement conscience du fait qu’il est crucial pour les personnes intéressées par la science de croire en leurs capacités et de persévérer face à l’adversité. Pour elle, l’essentiel est là : « la science est faite pour tout le monde et si vous travaillez dur, vous serez récompensé! »

 

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