Tenez bon et impliquez-vous : Conseils d’une coach ayant de solides bases en ingénierie

Serena Ward, ingénieure régionale, Services d’ingénierie et de l’environnement de la Direction générale de la gestion intégrée, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC).

Quelle est la chose qui surprend le plus à propos de votre travail?

Ce qui est surprenant, c’est la grande diversité des travaux dans le domaine des immobilisations. Les travaux effectués dans ce domaine vont de la construction de systèmes d’irrigation et de routes, au remplacement de systèmes de bâtiments comme les chaudières et les appareils de traitement de l’air, en passant par l’aménagement d’espaces de bureaux. Un projet majeur récent a été la modernisation du Centre de recherche et de développement de Swift Current, qui a nécessité la planification et la construction d’un nouveau bâtiment, puis la modernisation des anciens laboratoires dans la nouvelle aile de bureaux. Cela a été un long processus!

Comment êtes-vous arrivée à ce secteur d’activité?

À la fin du secondaire, je ne savais pas encore ce que je voulais faire. J’avais des notes convenables en mathématiques et en sciences, mais je ne connaissais personnellement aucun ingénieur. Certains professeurs et amis de la famille m’ont encouragée à envisager l’ingénierie. J’ai persévéré jusqu’à la fin de mes études universitaires et j’ai réussi à obtenir un emploi à l’Administration du rétablissement agricole des Prairies (ARAP) d’AAC, dans un des bureaux régionaux, d’abord comme étudiante d’été, puis pour une période de deux ans qui s’est finalement transformée (grâce à un concours) en un poste permanent.

Tout au long de ma carrière, je suis toujours restée dans le groupe d’ingénierie d’AAC. J’ai même travaillé à la division des infrastructures hydrauliques, où l’on reconstruisait des barrages. Ce qui m’a attirée dans le poste que j’occupe actuellement, ce sont les possibilités de voyager un peu, de visiter des chantiers de construction pendant les phases de planification et d’exécution. J’aime le côté pratique, cela me permet de sortir du bureau. C’est tellement gratifiant de voir le résultat de toutes ces longues heures de planification – j’aime voir les projets sur papier se réaliser.

Quel est le souvenir le plus mémorable que vous conservez de votre travail?

Au début de ma carrière, nous avons reconstruit un déversoir sur un de nos barrages. Les ingénieurs plus âgés disaient que c’était une excellente occasion de donner aux nouveaux ingénieurs une idée de la profession. Nous avons passé 4 à 6 semaines à vivre sur ce chantier. Cela a vraiment été révélateur! Cette expérience m’a fait découvrir toute la complexité de ce que je pourrais gérer comme projet lorsque j’aurais plus d’expérience.

Que peut-on faire pour soutenir les femmes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM)?

On s’attend beaucoup qu’elles soient réactives et souples au travail tout en maintenant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. J’ai assisté à quelques conférences avec des femmes dans le domaine des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) et j’ai remarqué que ce qui retient les femmes dans ces domaines, c’est l’accès à des modalités de travail flexibles. Le travail à domicile n’était pas une idée populaire, mais grâce à la pandémie, il a été plus largement accepté. Lorsque je suis devenue mère, je ne voulais pas que mes enfants soient à la garderie à plein temps, alors j’ai travaillé à temps partiel et j’ai progressivement augmenté mon temps de travail pour revenir à un temps plein lorsqu’ils ont grandi. Il est très bénéfique de pouvoir s’occuper de ses proches tout en travaillant. J’ai eu la chance de profiter de ces possibilités au cours de ma carrière et j’aimerais offrir la même chose aux autres.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes intéressés par une carrière en sciences, en technologies, en ingénierie ou en mathématiques?

L’école d’ingénierie ou tout autre programme technique demande beaucoup de travail et d’efforts. C’est loin d’être de tout repos! Les concepts sont difficiles et la charge de travail est lourde, mais le jeu en vaut la chandelle. Si vous vous accrochez, vous verrez les résultats et vous aurez une carrière valorisante.

Saisissez toutes les occasions de vous impliquer, même si ce n’est pas exactement dans votre domaine. Surtout au début de votre carrière. Joignez-vous au Réseau des jeunes professionnels et aux programmes de mentorat. Trouvez le temps, même si ce n’est que 15 minutes, de faire ces petites choses supplémentaires. Qui sait où cela vous mènera!

Quels sont vos loisirs, et influencent-ils votre travail?

Je viens d’une petite ville de la Saskatchewan. J’ai pratiqué tous les sports qui s’offraient à moi. Lorsque je suis devenue mère, je suis passée du statut d’athlète à celui de coach. J’aime emmener mes enfants au terrain de balle, à la patinoire ou au gymnase; à deux, ils occupent mes soirées. Chaque fois que je déménageais dans une nouvelle ville où je ne connaissais personne, je m’inscrivais dans des équipes sportives locales ou au YMCA pour rencontrer des gens et rester active. Une fois, j’ai même téléphoné à une école secondaire pour proposer d’aider à entraîner ses équipes sportives. En faisant partie de tant d’équipes, on apprend à interagir avec les autres et à favoriser l’esprit d’équipe. Ce sont les mêmes choses que l’on apprend pendant la formation au management. Les conversations avec les équipes de travail ressemblent beaucoup à du coaching.

Qu’espérez-vous voir dans votre domaine au cours des dix prochaines années?

Au cours des dix prochaines années, j’espère que l’intérêt continuera de croître pour l’ingénierie et la gestion de projets d’infrastructure. Dans notre ministère, je souhaite voir arriver des visages nouveaux et diversifiés qui contribuent à remettre en question le statu quo et à offrir de nouvelles perspectives.

 

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