Gardez vos « options ouvertes » : Conseils d’une ingénieure qui apporte de l’eau aux agriculteurs

Sonja Fransen, ingénieure en gestion de l’eau, Bureau de développement et de transfert technologique de Guelph, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC).

Quelle est la chose qui surprend le plus à propos de votre travail?

Ce que certains pourraient trouver surprenant dans le domaine de l’ingénierie, c’est qu’il y a un mélange de travail de bureau et de travail sur le terrain, ce qui me plaît beaucoup. Mon premier emploi comme étudiante consistait à recueillir des données à l’extérieur. Aujourd’hui encore, je suis en train de mettre en place une nouvelle facette des études de terrain. Lorsque des étudiants travaillent pour moi, je m’assure de les emmener sur le terrain afin qu’ils puissent comprendre d’où proviennent toutes les données de nos projets.

Comment êtes-vous arrivée à ce secteur d’activité?

Mon programme de génie chimique comprenait six stages CO-OP. Mon premier stage s’est déroulé à AAC en tant qu’ingénieure en irrigation et en drainage, où j’aidais les agriculteurs à avoir accès à de l’eau. J’ai adoré ça! Ensuite, j’ai essayé deux emplois qui ne me convenaient pas, puis j’ai demandé de retourner au poste que j’occupais à AAC pour mon dernier stage. À la fin, on m’a proposé un emploi. Je travaille à AAC depuis 16 ans, avec essentiellement le même rôle, mais des titres différents. En ce moment, je fais des études sur la qualité de l’eau et la lisière des champs. Plus précisément sur la charge en éléments nutritifs, notamment l’azote et le phosphore, dont l’impact sur la qualité de l’eau est une préoccupation majeure.

Quel est le souvenir le plus mémorable que vous conservez de votre travail?

Lorsque j’étais étudiante CO-OP, nous avons construit un grand pipeline d’irrigation dans le sud de l’Ontario. C’était un projet de 10 millions de dollars, auquel participait un groupe de 25 agriculteurs. Pour son travail accompli dans le cadre de ce projet, mon équipe a remporté le très convoité prix Moisson d’or d’AAC en 2011. C’est une récompense que l’on espère obtenir en fin de sa carrière, ce qui la rend assez mémorable pour quelqu’un qui débute.

Que peut-on faire pour soutenir les femmes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM)?

Pour les femmes et pour tout le monde en général, il devrait y avoir un meilleur mentorat à l’école secondaire. Pour moi, à la fin de la onzième année (secondaire 4), on m’a fait asseoir et on m’a demandé quels cours je voulais suivre pour entrer dans un programme universitaire. Mon père était professeur de chimie et ma mère, infirmière, alors je me suis naturellement orientée vers les sciences. Il serait utile que les écoles commencent plus tôt à expliquer les possibilités de carrière.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes intéressés par une carrière en sciences, en technologies, en ingénierie ou en mathématiques?

Gardez vos « options ouvertes » et prenez plus de cours que vous ne pensez avoir besoin. On ne sait jamais ce dont les programmes peuvent avoir besoin. Par exemple, je ne savais pas que l’Université de Waterloo exigeait deux cours de mathématiques pour mon programme; j’ai eu de la chance dans le sens où je m’étais inscrite à un deuxième cours par intérêt personnel. Je recommande de suivre un programme CO-OP qui permet d’essayer différents emplois pour vous donner une idée de ce qu’est une carrière dans ce domaine. J’ai eu trois placements différents et je n’ai aimé qu’un seul d’entre eux. Comment peut-on vraiment savoir ce qu’on aime avant de l’avoir essayé?

Quels sont vos loisirs, et influencent-ils votre travail?

Beaucoup de mes passe-temps ont trait aux voyages, comme la photographie et le scrapbooking. Bien qu’ils ne soient pas directement liés à mon travail, mes passe-temps y apportent de la créativité, m’aident à équilibrer ma vie professionnelle et ma vie privée, ainsi qu’à développer mes compétences en matière de gestion du temps et d’organisation.

Qu’espérez-vous voir dans votre domaine au cours des dix prochaines années?

J’espère qu’il y aura plus d’emplois dans mon domaine. Dans l’ensemble, les possibilités ont augmenté pour les ingénieurs, mais dans mon ministère, il y a eu une diminution. Ce n’est pas par manque d’ingénieurs, il y a beaucoup de personnes compétentes. Les priorités en matière de dotation ont été réévaluées de sorte que les postes d’ingénieurs principaux ont été éliminés progressivement de la DGST d’AAC. Cela signifie qu’il y a moins d’ingénieurs chevronnés pour aider à former les nouveaux ingénieurs.

 

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